Le gouvernement a mobilisé des moyens financiers importants pour la rentrée scolaire, prévue le 10 septembre prochain. Soit à 19 jours du référendum sur la charte pour la paix et la réconciliation nationale. Ces moyens colossaux, dégagés de manière impressionnante et exceptionnelle pour les besoins de la rentrée scolaire, sont destinés aux œuvres sociales. C'est dans cet esprit, mêlant le social au politique, que le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, a annoncé, hier depuis Bouira, le nombre d'élèves qui vont bénéficier des cantines scolaires et qui s'élève à 2 400 000 enfants au niveau national, contre 1 600 000 en 2004. Le nombre d'élèves évoluant cette année dans différents cycles de l'éducation nationale est de 7 612 000, dont 4 209 000 dans le cycle primaire. Reconnaissant que ces efforts consentis par l'Etat restent « insuffisants » devant l'ampleur du défi à relever, le gouvernement a affiché son engagement à poursuivre son action qu'il compte inscrire dans la durée, tant qu'il y a de l'argent. Celui du pétrole, bien sûr. Selon toute vraisemblance, le gouvernement est décidé de faire de la rentrée scolaire 2005-2006 son année. Celle des « œuvres sociales ». Eveil des « consciences » des gouvernants ou fournitures inscrites dans « le catalogue » de la campagne pour « la paix ». Paix sociale comprise ? M. Benbouzid, qui en est à sa 14e année à la tête du ministère, a également parlé de la réalisation, dans les plus brefs délais, de 400 nouveaux lycées, 500 salles de sport et 1000 écoles primaires. Outre la construction de nouvelles infrastructures, le ministre a indiqué que 42 millions de livres scolaires sont prêts pour être vendus aux élèves des différents paliers pendant cette prochaine rentrée. Ce volume important de livres scolaires tirés par les imprimeries étatiques - qui demeurent en deçà de la quantité nécessaire qui dépasse le 60 millions livres - va contribuer, tant bien que mal, à alléger le déficit existant en la matière, qui a toujours entaché les rentrées scolaires. Dans le même sillage, le conseil de gouvernement, réuni mercredi 24 août, a dégagé une enveloppe de 4,5 milliards de dinars rien que pour l'acquisition de 1300 autobus au profit des communes enclavées. Ces autobus, qui seront livrés en 18 mois par la SNVI, sont destinés au transport scolaire des élèves. « Elle s'inscrit dans le cadre des efforts ordonnés par Monsieur le Président de la République au profit de l'éducation nationale, en particulier des élèves en milieux rural et défavorisé », a précisé le communiqué du gouvernement. Ces bus vont être répartis sur 884 communes des plus enclavées. L'opération a déjà commencé. Avant l'heure ? En tout cas, le ministre de l'Emploi et de la Solidarité nationale, Djamal Ould Abbas, dans le cadre de son nouveau programme de « solidarité avec les scolarisés », a octroyé 17 bus de ramassage scolaire à Médéa, destinés aux communes déshéritées, ravagées par le terrorisme. Cette opération de solidarité va ainsi profiter « aux milliers d'enfants scolarisés des communes de Zoubeiria, El Aïssaouia, Draâ Smar, Ouzera et Ouled Dhaïd, dotées chacune de trois bus. Deux autres bus ont été affectés aux centres spécialisés pour enfants handicapés de Draâ Smar et de Tamesguida dans la même wilaya. La généralisation du transport scolaire vient ainsi s'ajouter à la réalisation des cantines et demi-pensions pour faciliter les conditions de formation des jeunes générations de cette wilaya. M. Ould Abbas n'a soufflé mot sur le choix de cette période pour lancer de telles actions qui auraient pu être d'un grand apport pour les populations démunies qui souffrent depuis des années. L'action sociale du gouvernement ne s'arrête pas à ce stade. Des aides financières vont être octroyées à tous les enfants issus de familles démunies, qui sont d'ailleurs nombreuses. Chaque élève va, en effet, bénéficier d'une allocation de 2000 DA pour l'achat des articles scolaires. Achats qui laissent des trous dans les poches des parents, déjà suffisamment éprouvés par la tendance rancunière des mercuriales.