Une fête ne passe jamais inaperçue. C'est l'évidence même. Mais il arrive qu'on en rajoute une louche pour faire monter les enchères. On n'a pas besoin de loupe pour le constater. Le cachet est visible. Un cortège nuptial déboule à vive allure. Il slalome, zigzague, perturbe dangereusement la circulation routière. Un orage dans un ciel déjà secoué. Les voitures défilent en trombe. Parfois, le cerveau pète les plombs. C'est le carrousel qui existe et fait peser la menace. Le risque d'accident agit comme une épée de Damoclès. Mais peu importe. L'ivresse s'aiguise et s'amplifie. Les avertisseurs sonores sont mis à rude contribution. Un cameraman juché parfois sur le coffre de la voiture « pérennise » l'événement. L'âme plutôt casse-cou. Il balance au gré des circonstances, comme pour ne pas s'en laisser compter. Pourtant, cet exercice de haute voltige n'est pas indemne de tout risque. La fête mêle la raison à l'absurde et au grotesque qui peut mal tourner. L'engouement, l'extase et le risque s'y accordent dans une singulière fusion. La période estivale est coutumière de tous ces carrousels effrénés, de ces cavalcades furieuses, de ces rodéos automobile que l'on n'arrive pas à endiguer ni à abandonner pour des raisons de bon sens, mais également de sécurité. Le clou de l'histoire, le grain de sel qui rajoute au menu son pesant de piquant et de frissons assurés, reste, sans conteste, ces coups de baroud qui fixent l'apothéose. On y va rudement et fermement. Ça pétarade sec. Au diable les précautions ! La mariée vaut bien toutes ces salves véhémentes et assourdissantes. On se distrait comme dans un champ de tir. La coutume l'exige. On est le prisonnier de son temps, mais aussi de ses extravagances.