Les espaces de ses zones industrielles d'Arzew et de Skikda étant saturés, Sonatrach va se redéployer à Béni Saf par l'érection d'une zone industrielle qui s'étalerait sur 500 à 1000 ha, selon ce que les études et les besoins de l'entreprise pétrolière vont déterminer. C'est ce qu'a confirmé Chakib Khelil à Témouchent, une visite l'ayant amené sur le site d'implantation au lieudit Jouabra, un plateau surplombant la Méditerranée de ses abruptes falaises. A notre question, le ministre a indiqué que des unités pétrochimiques et industrielles vont être injectées en vue de valoriser les produits de Sonatrach. Il précisa, en outre, que cette dernière va ainsi mettre à profit les dispositions de la loi sur les hydrocarbures, des dispositions qui lui permettent de consolider sa comptabilité tout autant en amont qu'en aval de son activité. Concernant les raisons du choix du site de la nouvelle zone industrielle, il a été arrêté du fait de la disponibilité en eau qu'offrira la future station de dessalement de l'eau de mer, de la proximité d'un port primitivement minier, celui de Béni Saf, de celle de la ligne de chemin de fer et de la route, comme du gazoduc Medgaz avec sa station de compression. A cet égard, le ministre s'est également rendu sur le site de la station de dessalement ainsi que sur celui du projet Medgaz. La première, qui devait être implantée sur le même site que la station de compression, a été déplacée au profit de cette dernière pour cause d'incompatibilité de voisinage. C'est à quelques kilomètres plus loin, à l'arrière de la station balnéaire de Oued El Hallouf, sur 5 ha, qu'elle va être finalement érigée pour traiter 150 000 m3/j. Des représentants du partenaire espagnol, Geida (60% des parts), étaient là pour certifier qu'il sera livré dans deux années. Pour ce qui est de Medgaz, projeté sur 14 ha à Sidi Djelloul, la troisième phase (122 km) devant amener de Mocta Douze le gazoduc n'attend que le feu vert pour voir sa réalisation démarrer. Néanmoins, l'on sait que le projet devra être opérationnel en 2008 avec 7 milliards de m3 de gaz, atteignant 16 en 2020. L'on sait enfin que les travaux sur les projets d'usine qui devraient débuter incessamment vont procurer à la région, selon les estimations de Chakib Khelil, entre 3000 et 5000 emplois temporaires sur une durée de deux à trois années et 400 emplois permanents. Y aura-t-il augmentation des prix des produits pétroliers ? A notre question de savoir si les prix des produits pétroliers allaient augmenter à l'instar de ce qui a été décidé aux Emirats arabes unis, Chakib Khelil a répondu par une longue explication. Il a d'abord indiqué que les prix sont régulés par le gouvernement et que dans leur structure entrent en ligne et les coûts et les taxes. Or ces dernières relèvent des prérogatives de l'APN. « Il n'y aura en conséquence pas de changement tant que les taxes demeurent fixes. Ce n'est donc pas le secteur qui décide des prix. Lui, par contre, détermine les marges que les opérateurs comme Naftal et les distributeurs perçoivent. Nous veillons à ce que ces marges soient raisonnables. La loi nous confie ce rôle. Et comme vous le savez, ces marges ont été ajustées. »