La santé de Benameur Hafnaoui Ghoul, incarcéré depuis le 24 mai dernier dans la prison de Djelfa, ne cesse de se dégrader. C'est le père du prisonnier qui l'a souligné hier dans un communiqué transmis à notre rédaction. « Mon fils, qui entame sa deuxième semaine de grève de la faim, est dans un état psychologique et physique très critique. Lors de ma dernière visite, je l'ai trouvé éreinté et exténué au point de ne pas pouvoir parler. Son visage pâle et creusé m'avait effrayé », est-il souligné dans le communiqué. Ayant du mal à contenir sa colère, El Hadj Ameur Ghoul a ajouté qu'il est actuellement sous observation médicale dans son cachot. « Le médecin qui le suivait a déjà élaboré un rapport sur la dégradation continue de son état de santé », a-t-il précisé. Il a été également soumis à un spécialiste des maladies psychiques et mentales. Le père de Hafnaoui dénonce « l'injustice » dont est victime son fils. « C'est parce que certains responsables se sont sentis diffamés qu'on détruit la vie d'un journaliste, et de surcroît père de trois enfants », a-t-il clamé, avant de lâcher : « Ecrivez tout ce que j'ai dit, quitte à rejoindre mon fils en prison et à mourir avec lui. » Le journaliste et militant des droits de l'homme, condamné pour « outrage et diffamation », met en effet sa vie en danger. Devant cette situation, la famille Ghoul sonne le tocsin et interpelle l'opinion publique et toutes les organisations des droits de l'homme nationales et internationales afin de se mobiliser pour qu'on le transfère vers un hôpital. En outre, la famille demande au président de la République d'intervenir pour libérer son fils et, par ricochet, mettre fin à ses souffrances. Le même constat a été fait hier par son avocat Noreddine Ahmine, qui lui a également rendu visite, affirmant que « son mandant compte poursuivre sa grève de la faim entamée le 9 août dernier après avoir été condamné à nouveau à trois mois de prison ferme ». Pour l'avocat, « s'il (Ghoul) avait été jugé dans les normes, ce dossier n'aurait pas pris cette tournure », réitérant que « sa détention est contraire à l'article 59 portant sur le flagrant délit. Le législateur avait donné un statut particulier au délit de presse. Statut qui n'a jamais été pris en compte lors de l'instruction ». La section de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH) de Djelfa exige qu'il soit remis en liberté. M. A. O., Nora Benyagoub