Suspendu de tirage depuis le 23 juillet dernier, le Matin a réellement touché le fond. Les travailleurs du quotidien Le Matin se sont réunis, hier, au siège du journal à la Maison de la presse Tahar Djaout, pour évaluer la situation de leur entreprise. L'assemblée générale (AG) a été également l'occasion pour les différents personnels d'aborder longuement la condamnation en appel de Mohamed Benchicou, la semaine dernière, par la cour d'Alger à deux ans de prison ferme. Suspendu de tirage depuis le 23 juillet dernier, Le Matin, qui fait tout de même vivre un peu plus d'une centaine de familles, a réellement touché le fond. Même son site Internet qui assurait l'édition électronique du journal est bizarrement suspendu depuis plusieurs jours. Les travailleurs ont passé en revue tous ces problèmes. Au terme de cette première AG du personnel de ce quotidien depuis sa disparition des étals, des délégués ont été élus afin de représenter les travailleurs, le cas échéant. Cette AG des travailleurs intervient, faut-il le rappeler, après l'initiative prise par le collectif du même journal d'organiser, dès le 22 août prochain, une réunion publique pour la création d'un «comité pour la libération de Benchicou». Le collectif du Matin, en collaboration avec des représentants du mouvement citoyen d'Alger, Tizi Ouzou, Aïn Benian et Tipasa, a lancé un appel à «toutes celles et à tous ceux qui sont attachés aux idéaux de liberté et à la libération de Benchicou, à participer à cette rencontre». La société civile, représentée par des associations, des syndicats autonomes, des partis politiques, est également conviée à la rencontre de dimanche prochain, indique-t-on dans un communiqué rendu public. Après la «dissipation» des espoirs, à la suite de la confirmation de la condamnation de Benchicou par la cour d'Alger, les employés du Matin, conscients du danger, ont décidé de multiplier les actions afin d'essayer de sauver leur «gagne-pain». L'inquiétude est d'autant plus grande quand on sait que la somme réclamée par les imprimeries n'a pas encore été rassemblée par la direction du journal qui avait informé de ce fait que même les salaires du mois d'août ne seront malheureusement pas garantis.