Abassi Madani, président du FIS dissous, a estimé, hier dans sa première réaction par rapport au projet de la charte pour la paix et la réconciliation nationale, qu'« il y a un vaincu et un vainqueur ». Dans un communiqué, le cheikh a ajouté que l'appel pour ce projet « est un aveu qu'il existe un problème à résoudre », indiquant que l'exclusion de son parti du traitement de la crise algérienne veut dire qu'il n'y a pas de volonté de résoudre ce problème chronique et que cette réconciliation est vidée de sa substance. Abassi Madani, interdit normalement de toute déclaration politique, a averti que ce projet crée une cassure au sein de la société algérienne en menaçant l'unité du peuple et l'intégrité du territoire. Il a surtout insisté que ce projet ne concerne que des mesures procédurales. Concernant les accusations du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, sur la responsabilité de l'ex-FIS dans la crise, Abassi Madani réplique que le problème politique en 1992 était lié au système politique de l'Etat, d'où un appel pour le changement du système politique. L'ex-chef du FIS a, par ailleurs, défendu son droit à l'exercice politique et au retour de son parti. Il a, en outre, nié tout contact entre lui et Ahmed Ben Bella concernant les discussions autour du projet de Bouteflika.