La défaite de Benflis à la dernière élection remet sur le devant de la scène, la lutte pour le contrôle du FLN. Revigorés par l'issue du scrutin, les redresseurs sont revenus à la charge pour reprendre leur guerre contre la direction et les structures du parti issues du 8e congrès. C'est du moins ce qui a été constaté, ces derniers jours à Oran, marqués par une apathie et un sentiment d'abattement qui a gagné les militants qui ont fait campagne pour Ali Benflis et qui s'étaient opposés, parfois, à coups de poing aux redresseurs comme ce fut le cas à Mostaganem. «Les premiers retournements de veste» ont été signalés du côté des militants de certaines cellules qui ont refusé de tenir des réunions d'évaluation des opérations électorales. Plusieurs auraient décidé d'adresser une correspondance à la direction nationale pour lui exiger des comptes et la mettre devant ses responsabilités. Des élus locaux qui restaient fidèles à Ali Benflis se sont rapprochés au lendemain du scrutin des figures de proue du mouvement de redressement à Oran pour faire leur mea culpa et proposer la tenue d'un congrès extraordinaire de la mouhafadha regroupant les deux ailes en vue de préparer des assises de la réconciliation entre les frères ennemis. Les prochains jours risquent d'être riches en rebondissements et le fossé entre redresseurs et légalistes pourrait être comblé puisque des rencontres informelles ont été tenues depuis vendredi dernier par des sages des deux bords pour tenter d'aplanir les différends et arrondir les angles entre les deux camps. Un café non loin de la mouhafadha d'Oran abrite, depuis quelques jours, ces rencontres qui devraient aboutir à la tenue d'une réunion extraordinaire en vue de mettre sur pied un bureau provisoire de gestion de la mouhafadha. Sur un autre registre des émissaires ont été envoyés aux principaux animateurs locaux de la campagne de Benflis, afin de les inviter à accepter l'idée d'une rencontre de réconciliation. On parle surtout des élus FLN restés fidèles à Ali Benflis, délégués de secteurs mis en congé spécial à l'occasion de la campagne électorale. Ces derniers, au nombre de 12, feraient l'objet ces derniers jours de tentatives de séduction.