La levée de boucliers intervenue au lendemain des révélations de Zoubir Bensebane, ancien wali de Annaba, se poursuit toujours. C'est d'abord le groupe URBAnnaba qui dément tout implication dans un trafic du foncier. Les actionnaires de la filiale Meditbat en charge du projet des 952 logements, dont 152 promotionnels et 800 promotionnels participatifs à El Bouni. Acte de propriété du terrain litigieux en main, ils crient au complot. Ce sont aussi les réactions de plusieurs cadres de l'exécutif de la wilaya, dont ceux des domaines et des impôts. Ce remue-ménage intervient au moment même où des affaires de détournements, de dilapidations de deniers de l'Etat, de passations de marché contraires aux dispositions réglementaires, octroi de crédits bancaires sans garantie, de trafics sur le foncier et d'influences, reprennent le devant de l'actualité. Ils sont actuellement étudiés par les magistrats près les tribunaux de Annaba et d'El Hadjar. Du côté des enquêteurs de la brigade économique de la sûreté de Annaba et ceux de la gendarmerie, l'on se refuse à toute déclaration. « Les conclusions de l'enquête ont été transmises au tribunal », se limite-t-on à répéter. Ce qui n'est pas le cas au niveau de l'Urban et sa filiale Meditbat où les effectifs ont été mobilisés pour appréhender le dossier du patrimoine foncier de ce groupe, propriété de la Société de gestion des participations Genest. « Il est regrettable que l'on ait pu instrumentaliser la presse pour atteindre des objectifs inavoués », a affirmé un actionnaire de Meditbat. La voix autorisée d'un commis de l'Etat, dénonçant la mainmise de la mafia sur le foncier à Annaba, semble avoir gêné. Ce qui n'a en rien perturbé la sérénité des gestionnaires de l'Urban qui avancent des documents, dont ceux de la direction générale des domaines. Ils attestent de la propriété du groupe sur des terrains urbains à El Bouni . « Les nostalgiques de l'époque des affaires opaques et de la mauvaise gestion, qu'ils soient encore en activité ou qu'ils soient en dehors, tentent vainement de semer le doute et la zizanie. La force du collectif, le mode d'organisation et le niveau d'encadrement actuel de l'entreprise constituent un front qui s'oppose à toutes leurs velléités », indique un rapport de la direction générale Urban adressé à la tutelle. Cette force repose sur le contenu de la correspondance adressée en avril 2005 au président du directoire SGP Genest par Yahia Hamlaoui, le ministre délégué chargé de la Participation et de la Promotion de l'investissement avec ampliation au wali de Annaba. Dans cette correspondance, il est précisé que l'Urban est dans son bon droit pour se faire établir des actes de propriété sur les terrains détenus dans son patrimoine. « De l'analyse des éléments du dossier, il ressort, selon notre compréhension, que la position de la wilaya de Annaba ainsi soutenue est contestable », précise le ministre comme pour contredire l'approche faite par l'ancien wali de Annaba. D'où les questions que se pose l'opinion publique locale sur une éventuelle manipulation, dont a été victime l'ex-wali. Dans ses différentes et multiples déclarations, ce dernier avait exprimé sa volonté de mettre un terme aux activités de la mafia locale du foncier à Annaba et de lutter contre la corruption.