L'activité commerciale à Draâ Ben Khedda vient d'entamer l'ultime phase de sa réorganisation. Florissant, le commerce dans cette ville reste souvent sujet à polémique et compte tenu de son ampleur, la tendance, ces dernières années, a fait que le commerce informel dépasse largement l'activité légale. La semaine dernière, un groupe de jeunes a squatté un site à la périphérie de la ville pour y ériger une trentaine de locaux sans autorisation de l'administration locale. Décidés à ne pas tolérer un tel ouvrage qui n'a rien de légal, les pouvoirs publics interviennent vite pour contraindre ces jeunes chômeurs à mettre fin à leur entreprise. L'opération n'a pas été facile. Des heurts, en effet, ont éclaté, après que les jeunes en question eurent bloqué la RN 12 et brûlé des pneus pour exprimer leur mécontentement. Ce n'est qu'avec l'intervention des forces anti-émeute que l'ordre a été rétabli en fin de journée. En revenant sur cet incident et sur le réaménagement de l'espace commercial dans la ville, en général, l'administrateur de la commune de Draâ Ben Khedda a fait état d'une batterie de mesures arrêtées pour les jours à venir. De prime abord, il fait savoir que deux sites viennent d'être choisis pour la création de marchés de proximité, dont l'un se trouve à côté de l'Onalait (c'est-à-dire où les jeunes ont tenté de construire illicitement leurs propres locaux), et le second sera érigé à la cité Benani. Selon l'étude qui a été faite, le projet en question comprend quelque 153 locaux commerciaux. Le premier responsable de la commune expliquera encore : « La semaine prochaine, la commune lancera un appel à l'adresse des jeunes désirant acquérir un local. Une fois la liste des bénéficiaires arrêtée, ces derniers seront invités à payer les droits d'acquisition, dits les frais de pas-de-porte. » Le même responsable insiste aussi sur l'aspect esthétique de ces ouvrages. « C'est un projet qui est soumis à des règles que tous les commerçants doivent respecter, notamment en matière des heures d'ouverture et de fermeture et autres mesures d'hygiène. » Outre les deux marchés en question, la commune de Draâ Ben Khedda compte ouvrir également le marché couvert qui compte, à lui seul, quelque 120 locaux. Sur ce point, il est utile de rappeler que le marché couvert, sis au centre-ville, a été réalisé au début des années 1990, mais sans que les assemblées élues précédemment parviennent à distribuer ces locaux eu égard au mécontentement dont ils sont susceptibles de provoquer, car la demande a toujours été supérieure à l'offre. Pour l'administrateur de la commune « à travers ces nouvelles mesures nous voulons caser le maximum de commerçants et les faire intégrer dans le circuit légal avant de parvenir à l'éradication de l'informel et, avec lui, l'actuel marché érigé sur la voie ferrée au centre-ville ». A présent, « le défi de la commune reste l'identification des vrais intervenants au niveau du marché pour arrêter la liste des bénéficiaires », a-t-il ajouté. Pour ce qui est de la mesure prévue dans la loi de finances 2005, à savoir le projet des « 100 locaux par commune et par an », Draâ Ben Khedda est également à la page. En effet, selon le responsable de la commune, 23 locaux sont déjà prêts, et il ne reste que leur aménagement. 77 autres locaux sont à la phase d'étude avant de procéder à leur réalisation. Deux sites sont choisis pour ce projet, à savoir, Mouldiouane et la cité Mahmoudi.