L'OPEP s'achemine vers une révision de la fourchette de son mécanisme des prix lors de sa prochaine conférence qui se tiendra à Vienne le 15 septembre. C'est ce qui ressort des déclarations de plusieurs responsables de pays membres de l'organisation. Le dernier en date à avoir abordé le sujet est le ministre du Pétrole des Emirats arabes unis, Obeid Ben Saïf Al Nassiri, qui a été cité par l'agence de presse WAM. Pour Al Nassiri, une modification est « inéluctable ». L'actuelle fourchette 22-28 dollars avait été décidée durant l'année 2000. Pour avoir un prix moyen de 25 dollars le baril, l'OPEP avait décidé d'instaurer un mécanisme des prix assez souple. Pour l'organisation, le prix du panier de l'OPEP ne devait pas aller en dessous de 22 dollars. Si cela devait arriver une réduction de 500 000 barils par jour serait décidée au bout de dix jours de cotation en dessous de 22 dollars.Dans le cas contraire, et si le prix du baril dépassait les 28 dollars, une augmentation de 500 000 barils par jour serait décidée au bout de 20 jours de cotation. Le ministre émirati qui s'exprimait hier a indiqué : « Nous n'avons pas encore convenu des chiffres, mais une modification est inéluctable. » Cette modification pourrait intervenir lors de la prochaine réunion ministérielle de l'organisation, selon le ministre émirati. Un jour auparavant, un haut responsable libyen avait déclaré que le changement de la fourchette des prix est à l'ordre du jour de la prochaine réunion ministérielle. Pour le responsable libyen, le plus important est que tout le monde soit d'accord pour changer la fourchette même si la décision n'est pas prise le 15 septembre. Exposant le point de vue libyen, ce haut responsable a estimé que le seuil supérieur de la fourchette devrait être à 34 ou 35 dollars au lieu de 28 dollars. Cette proposition est basée sur le fait que la bande des prix devrait refléter les fondamentaux du marché. Et dans la mesure où les facteurs géopolitiques ont fait monter les prix de 10 dollars environ, le marché enregistre un prix d'environ 32 à 35 dollars. Cette opinion est partagée par le président de l'OPEP, l'Indonésien Purnomo Yusgiantoro, qui a déclaré mardi dernier, que la fourchette 22-28 dollars devrait maintenant être mise à jour. Le ministre indonésien a avancé un autre argument qui est celui de la baisse de la valeur du dollar par rapport à d'autres monnaies telles que l'euro. Avec une différence dans la valeur de 20%, un baril à 40 dollars en 2004 équivaut à 32 dollars de l'année 2000. Pour être équivalent au prix de l'année 2000, le baril en 2004 devrait tourner autour d'environ 34 dollars. Il y a quelque temps, l'Arabie Saoudite, le poids lourd de l'OPEP, avait exclu la révision de la fourchette. Il est vrai que vu la situation du marché, le problème des quotas ou celui de la bande des prix devenaient secondaires. L'OPEP cherchait la meilleure méthode pour rassurer les marchés au point que tous les pays producteurs avaient été appelés à pomper un maximum de leurs capacités. Actuellement, les pays de l'OPEP y compris l'Irak produisent quotidiennement entre 29 et 30 millions de barils. Alors que le plafond officiel de la production est de 26 millions de barils depuis le 1er août. Le maintien à la hausse des prix et un retour au calme sur le marché pourraient amener l'Arabie Saoudite à s'aligner sur le point de vue de la majorité et à participer au débat sur la révision de la bande des prix. Dans ce cas-là, le seuil maximum, qui est de 28 dollars, pourrait devenir le seuil minimum pour le prix. Ce qui permettrait, surtout, d'encourager les investissements dans l'exploration et dans le développement des petits gisements afin de garantir un meilleur approvisionnement.