Les réseaux dormants d'Al Qaîda harcelésHantés, depuis les attentats de Madrid et de Londres, par la peur des attaques terroristes, les services de sécurité européens sont décidés à en finir avec les réseaux terroristes. Les investigations menées conjointement par les brigades antiterroristes européennes pour démanteler les réseaux dormants d'Al Qaîda ont débouché sur l'arrestation, hier, dans la région parisienne, en France, de neuf personnes soupçonnées d'être proches du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC). Les terroristes présumés arrêtés auraient été sur le point de commettre des attentats dans la capitale française. Selon les premiers éléments de l'enquête, le chef du groupe neutralisé, Safé Bourada, aurait des liens avec Rachid Ramda, le financier des attentats de 1995. Safé Bourada, 35 ans, n'est pas un inconnu des brigades antiterroristes françaises puisqu'il a déjà eu à séjourner en prison en 1998 pour appartenance à un groupe terroriste. Les services français de renseignement le présente comme le « sergent recruteur » du groupe terroriste spécialisé dans le soutien logistique des maquis islamistes en Algérie. D'autres informations évoquent des liens entre les personnes arrêtées et le groupe de Zarqaoui, le chef d'Al Qaîda en Irak. L'interpellation des éléments de ce groupe s'est produite durant la matinée d'hier au cours d'une opération visant des islamistes installés dans l'Eure et dans les Yvelines, en région parisienne. Des sources proches des services français de sécurité précisent que ceux-ci étaient placés sous surveillance depuis plusieurs mois par la DST et la DCRG, dans le cadre d'une enquête menée par le juge antiterroriste à Paris, Jean-Louis Bruguière, en 2003. Après leur arrestation, les terroristes présumés ont été conduits au siège de la DST. Parallèlement au coup de filet des « renseignements » français, le groupe d'intervention de la brigade italienne des finances a procédé, dans la nuit de dimanche à lundi, dans la banlieue de Milan, à l'arrestation de onze Algériens accusés d'appartenance au même groupe terroriste, le GSPC. Les enquêteurs accusent ces personnes d'avoir soutenu et financé, des années durant, le GIA et le GSPC grâce au racket mené dans les mosquées du nord de l'Italie et à l'argent soutiré à des entrepreneurs maghrébins. Durant cette opération baptisée Touareg, la garde des finances italienne a opéré une vingtaine de perquisitions dans des appartements et des entreprises, notamment le siège d'une société algérienne d'import-export. Selon les enquêteurs, cette société servait de couverture à un soutien du GSPC. Cette intervention, selon la police milanaise, est intervenue en parallèle à une enquête similaire menée en Algérie. Les opérations coup-de-poing menées par les polices française et italienne se sont déroulées au moment où la justice espagnole rendait son verdict dans le procès des membres de la cellule d'Al Qaîda en Espagne. C'est ainsi que Imad Eddine Barat Yarkas, alias Abou Dahdah, jugé en qualité de cerveau de l'organisation en Espagne, a été condamné, hier, à 27 ans de prison. Le procès entamé le 22 avril dernier a concerné 24 personnes. Le tribunal de Madrid a estimé, en effet, établi qu'Abou Dahdah était bien le chef de cette cellule démantelée en novembre 2001 et qu'il était impliqué dans la « conspiration » des attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis.