L'euro s'est stabilisé au niveau du marché parallèle depuis l'été dernier, bien que les citoyens s'attendaient à sa hausse à quelques jours du Ramadhan. La vente de cette monnaie durant cette période de l'année, qui coïncide avec El Omra, augmente habituellement. L'euro est proposé à 140 Da dans le marché noir, alors que la banque le vend entre 94 et 97 Da. Habituellement, les revendeurs non agréés dont le nombre ne cesse d'augmenter, profitent de la période d'El Omra ou du Hadj pour vendre cher cette monnaie. Les citoyens, qui n'ont droit à l'allocation touristique qu'une fois par an, se rabattent sur l'achat de l'euro dans le marché parallèle. « Même l'allocation, qui ne dépasse jamais 150 euros, ne nous suffit guère pour faire face à nos dépenses, soit dans les lieux saints ou ailleurs », se plaint un homme qui voyage régulièrement. Les revendeurs non agréées profitent de cette situation et imposent leur prix sans se soucier des bourses moyennes. Leurs entrées sont garanties par les commerçants ou plutôt les trabendistes qui voyagent plusieurs fois par mois. Ces derniers achètent entre 3 et 4 mille euros, raison pour laquelle cette monnaie est indisponible parfois, selon un revendeur dont le local est situé au centre ville. En été, le problème ne se pose pas, précise t-on encore, certains émigrés changent en quantité l'euro. Notre interlocuteur justifiera la cherté de la vente de l'euro par la dévaluation du dinar. « Hélas notre monnaie ne vaut rien, surtout durant ces dernières années, même les banques proposent cher les monnaies étrangères », soulignera t-il avant d'ajouter « notre marge de bénéfice n'est pas vraiment importante ».