Acculée d'un côté par une urbanisation incohérente qui a tout au plus contribué à dénaturer et à clochardiser le tissu urbain des grands ensembles, et de l'autre, par le phénomène de l'exode rural impliquant l'implantation massive de cités dortoirs, la ville de Chelghoum Laïd, qui compte aujourd'hui pas loin de 85 000 habitants, ploie et étouffe sous le poids d'une surexploitation des poches foncières et d'une densification des constructions individuelles et des « vrais faux » investissements privés, au point où le chef-lieu de commune s'apparente à un ghetto inextricable. Cette situation de grande anarchie est d'autant plus perceptible à travers l'apparition d'énormes tares et carences structurelles (cumulées depuis près d'un quart de siècle), pour ne parler que de l'absence endémique d'un plan directeur de circulation, de l'émiettement du réseau routier et de l'inexistence d'un dispositif fiable de lutte contre les inondations. C'est à l'effet donc de « dégommer » les erreurs du passé et amorcer le véritable développement du périmètre urbain de la ville pour le court, moyen et long terme (sur une durée de 30 ans) que le conseil communal a procédé à la révision et l'adoption du nouveau Plan directeur d'aménagement et d'urbanisme (PDAU). Lequel PDAU porte globalement sur l'extension de la ville vers la partie nord-ouest par le dégagement de surfaces devant recevoir différents types d'habitats (collectifs et individuels), des équipements structurants regroupant l'ensemble des institutions de l'Etat, des lycées, des centres administratifs et de pôles économiques pour suppléer aux commerces tertiaires ainsi qu'un centre universitaire et un nouveau cimetière, nous indique le responsable des services techniques de l'APC, Abdelkrim Heraoui. Pour ce faire, il a été décidé d'opter pour la formule de régularisation des poches vides à l'intérieur du tissu existant. Des affectations définitives seront établies à cet effet afin de permettre la récupération des assiettes résiduelles. Celles-ci serviront de noyau central à l'implantation des administrations publiques et des logements collectifs. « Car le coût de viabilisation de ces derniers est de loin moins onéreux par rapport à la réalisation de lotissements », précise notre interlocuteur. Le choix pour la réalisation de l'étude a été porté sur l'Urbatech-Sétif moyennant un cachet de 150 millions de centimes, tandis que le délai imparti à l'étude et son approbation a été fixé à 7 mois. Le PDAU, par souci de préservation des terres agricoles, a été orienté vers les terres agricoles à faible rendement et s'étalera sur environ 150 ha. En outre, l'aménagement de la commune (réseaux routiers, électrification, activités, etc.), s'inscrit dans une perspective de développement intercommunal et prévoit la création d'une décharge contrôlée, dont la localisation du site sera déterminée en fonction de l'éloignement et des vents dominants. Entre autres, il a été convenu la création d'une zone de détente et de loisirs. En ce sens, les prospections entreprises ont permis de plancher sur le site de la forêt Tikouya, au sud-est de Chelghoum Laïd, pour l'implantation d'un parcours de footing, de bassins d'eau, et éventuellement, un parc d'attraction, à l'image de Djebel El Ouahch et Lemridj de Constantine. Il faut souligner que le futur plan d'aménagement prendra en charge le lancement d'une nouvelle zone industrielle (ZI), une ZAC et une zone de dépôt au niveau de la bande sud de la ville, à proximité de la cité Boukarana, jusqu'à la RN100, dans la périphérie de la gare Mechta Larbi. A défaut donc d'une bretelle de chemin de fer desservant l'actuelle zone industrielle via la gare (un projet vieux de 30 ans), c'est la zone industrielle contenue dans le PDAU qui s'invite aux chemins de fer. Figurent également au menu de ces aménagements ambitieux, la réorganisation de la voirie et des transports (ouverture de nouvelles lignes) et l'élargissement des routes, points de stationnement et relais de voyageurs.