Faut-il s'attendre à une véritable tragédie avec morts et blessés pour que, enfin, on daigne se mettre au travail de réhabilitation des logements touchés par le séisme ? C'est à cette interrogation que les responsables en charge de la restauration du bâti sérieusement endommagé par le tremblement de terre de mai 2003 auront à répondre. En effet. Plus de deux années après le terrible ébranlement qui a endeuillé des centaines de familles à Alger et à Boumerdès, d'autres familles, ayant miraculeusement survécues au sinistre, n'ont pas été pris en charge par ceux censés être au service de la collectivité. C'est le cas d'une dizaine de familles habitant au 2 avenue Colonel Lotfi à Bab El Oued. L'immeuble dans lequel elles survivent, vétuste et entièrement délabré, s'est sérieusement détérioré suite aux secousses. Leurs habitations criblées de fissures et de lézardes n'ont reçu aucune forme de réhabilitation. « Nous avons, à maintes reprises, frappé à toutes les portes, alerté toutes les autorités mais aucune opération de réhabilitation n'a été engagée et aucune suite n'a été donnée à nos doléances », affirme M. Azzeddine, un locataire de cet immeuble qui n'omet pas de préciser que des dizaines de lettres ont été envoyées même au président de la République mais qu' « aucune décision n'est venue mettre un terme à notre souffrance et à notre désespoir ».