En collaboration entre autres avec le Centre culturel français, l'Orchestre symphonique national (OSN) a donné vendredi dernier un concert au Théâtre national algérien (TNA) sous la direction de la chef d'orchestre française Elise Gauthier-Villars. Sont intégrées dans l'OSN cinq musiciennes étrangères, soit deux Japonaises, une Française, une Syrienne et une Brésilienne. Il s'agit respectivement de Mitsuko Suzuki, Ayako Yamazaki, Samia Abderrahmani, Maria Arnaout et Rubia Siqueira. Ainsi, durant une heure et demie, l'OSN a gratifié le public d'une prestation riche et variée. Y sont interprétées des œuvres de Ludwing van Beethoven, Hector Berlioz, Mozart et deux œuvres algériennes signées A. Salim et R. Guerbas. Le concert est entamé avec l'ouverture d'Egmont de Beethoven, reprise d'une pièce de Gœthe portant le même titre. La tragédie est inspirée d'un personnage authentique, le comte d'Egmont qui a marqué d'une empreinte indélébile la lutte pour l'indépendance des Pays-Bas au XVIe siècle. L'ouverture de Beethoven reflète des tensions dramatiques. Dès l'introduction lente, l'unisson de tout l'orchestre, installant une atmosphère sombre et oppressante contraste avec le motif aérien et plaintif. Suit l'œuvre d'Hector Berlioz, Les nuits d'été. Elle est composée de six parties, à savoir, La vilanelle, Le spectre de la rose, Sur les lagunes, Absence, Au cimetière et l'Ile inconnue. L'œuvre est interprétée par la soprano française Samia Abderrahmani, une voix sublime qui a su donner une dimension esthétique à cette création. L'œuvre originelle avec accompagnement au piano était destinée à une même voix de ténor ou mezzo soprano. Ce qui n'a pas été le cas hier, puisque le piano n'a pas été utilisé. Toutes ces mélodies ont été orchestrées par Berlioz en 1856 à l'exception d'Absence, orchestrée en 1843. Elles ont été toutes composées entre février 1838 et juin 1841. L'œuvre est inspirée d'un livre de l'écrivain Théophile Gautier, La comédie de la mort en 1838. Le public a savouré aussi la Symphonie 36 Linz en do majeur de Mozart ; la lente introduction avec ses rythmes crée une atmosphère majestueuse et austère. Le dernier mouvement impose une empreinte brillante et impétueuse qui évoque par instants L'enlèvement du sérail. Des passages mettent en relief la redécouverte très récente de Jean-Sébastian Bach par Mozart grâce aux partitions que lui a prêtées le baron Gottfied van Swieten. Le concert est bouclé avec le quatrième mouvement de l'Odyssée éternelle et Mnidla (hommage à Hadj M'hamed El Anka), œuvres respectivement de A. Salim et R. Guerbas. Sont mis en valeur dans ces œuvres, des percussions et des instruments à vent notamment. Cela dit, le public a passé une soirée grandiose en renouant avec la musique universelle et le patrimoine national.