à la croissanceA s'en tenir à une déclaration récente du chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, le projet du budget de l'Etat pour l'exercice 2006 devra se baser, comme à l'accoutumée, sur un prix de référence du baril de pétrole ne dépassant pas la barre des 19 dollars. Alors que le cours du pétrole sur le marché mondial se fixe actuellement à plus de 60 dollars, les pouvoirs publics semblent décidés à observer vaille que vaille une politique budgétaire prudentielle qui favorise avant tout une sorte de thésaurisation des ressources au sein du Fonds de régulation des recettes. Bien que la conjoncture pétrolière sur le marché mondial soit appelée, selon les analystes, à rester favorable durant les quelques années à venir, l'Etat algérien ne semble guère disposé à dépenser plus que les années précédentes, si ce n'est pour mener à bien le nouveau plan de soutien à la relance. Adopté mercredi dernier par le Conseil du gouvernement, l'avant-projet de loi des finances pour l'exercice 2006 se fixe ainsi, comme première priorité budgétaire, la prise en charge des projets relevant du programme quinquennal de soutien à la croissance économique. A travers un communiqué rendu public la veille du référendum sur la charte pour la réconciliation, les services du gouvernement ont indiqué à cet effet que l'avant-projet de loi des finances pour 2006 prévoit au total 2623,4 milliards de dinars de dépenses budgétaires, dont 1340,6 milliards de dinars au titre du seul budget d'équipement. Pour le deuxième exercice consécutif, les pouvoirs publics décident ainsi de conforter la nouvelle orientation de la politique budgétaire initiée en 2005 et qui met en avant la nécessité de favoriser un accroissement des dépenses d'équipements, tout en veillant à maîtriser celles destinées au fonctionnement. Aussi, de 1047,7 milliards de dinars en 2005, l'enveloppe prévue pour les crédits d'équipement devra passer en 2006 à 1340,6 milliards de dinars. Sur l'ensemble des budgets 2005 et 2006, précise le communiqué du gouvernement, « ce sera, au total, 2388,3 milliards de dinars qui auront été mobilisés pour la conduite du programme quinquennal, apportant ainsi les mesures attendues par le chef de l'Etat qui entend que ce programme soit conduit sans retard et exécuté dans les plus courts délais ». S'étalant sur une période de cinq ans, à compter de l'exercice en cours, le programme de consolidation de la croissance économique bénéficie, rappelle-t-on, d'une enveloppe globale de 55 milliards de dollars. Cependant, nombre d'observateurs soutiennent qu'au-delà de l'importance de l'enveloppe consacrée à ce second plan de relance - placé au cœur du programme économique du président de la République -, la logique aurait voulu que sa mise en œuvre soit précédée d'une évaluation précise du premier plan triennal de relance (PSRE), qui de l'avis même de l'ex-ministre des Finances, avait été un échec total.