Oran, une wilaya très mal logée...L'Office de promotion et de gestion immobilière (OPGI), chaque année, annonce des chiffres et des statistiques liés au vieux bâti et aux immeubles à haut risques d'effondrement, vient d'indiquer que plus de 600 immeubles ont été recensés dans la commune et inscrits au programme de restauration et de réhabilitation. L'Office précise que 3 181 familles sont concernées par la restauration de ces immeubles menaçant ruine et annonce par ailleurs, qu'a travers la wilaya, prés de 2 900 logements seront pris en charge par des travaux de réhabilitation. Un programme qui touchera en priorité les cités Mouloud Feraoun (ex-Perret) avec 862 logements, la Cité Lescure avec 600 logements et la cité El Hana avec 256 logements. Ces opérations de restauration et de maintenance de bâtiments ne seraient en fait que la relance d'un ancien programme initié en 1992 et qui a été arrêté faute de crédit de financement. Par ailleurs, beaucoup s'interrogent sur le choix d'une telle démarche de maintenance des vieux logements, quand on sait qu'il est difficile de faire des travaux dans un logement qui ne peut être facilement évacués par ses occupants même pour une courte période. Ainsi, et si l'on faisait un rapide bilan comparatif entre les chiffres avancés depuis cinq ans et les situations récurrentes hérités chaque année, on se rendrait vite compte de « l'inefficacité » de tous ces efforts déployés pour stopper le fléau de la dégradation des immeubles et de l'effondrement du vieux bâti. Car beaucoup de citoyens ont bien du mal à comprendre le semblant de « désordre » qui règne en matière de priorité et de stratégie d'action. Depuis plus de dix ans déjà, toutes les autorités locales successives avancent le chiffre de 620 à 650 immeubles en voie d'effondrement. Chaque année, de nouveaux bâtiments à risques sont signalés, mais chaque année des sommes considérables sont englouties par ces opérations. Pour l'année 2005 en cours, « les travaux de réhabilitation et de maintenance » des immeubles et logements, qui devront être achevés avant la fin de l'année, ont mobilisé et englouti un budget de prés de 90 milliards de centimes. Mais au lieu de gagner du terrain sur le « vieux bâti », c'est plutôt l'inverse qui est enregistré, au grand désespoir de ces milliers de familles en attente. Et au programme de réhabilitation du vieux bâti, sont venues se greffer d'autres opérations de restauration et de maintenance qui concernent aussi bien l'ancien parc que le nouveau. L'étanchéité des toitures et les caves inondées des immeubles de l'USTO-1 245 logements, construits pourtant en 1985, nécessitent à eux seuls une très importante enveloppe financière. En définitive, qui, en matière de logement et d'habitat, décide des choix et des urgences ? En particulier pour la wilaya d'Oran où les programmes de réalisation s'entrechoquent pour différents besoins spécifiques. Entre la nécessité d'éradiquer les 4 000 bidonvilles recensés à travers la wilaya, le recasement des familles sinistrées qui rallonge annuellement les listes d'attentes, le relogement des habitants du quartier des planteurs dans le cadre de la grande opération de restructuration prévue pour cette zone, et l'obligation de réponse de l'Etat aux demandes de logement des plus démunis, Oran reste véritablement une wilaya très mal logée.