Il n'a pas fallu beaucoup de temps aux éléments de la brigade de Gendarmerie Fellah Rachid pour identifier, intercepter et appréhender les membres de deux groupes de malfaiteurs sévissant sur la corniche entre le Vivier et les plages Aïn Achir et Refès Zahouane. Six, sur une dizaine, ont été arrêtés jeudi dernier alors que les effets de l'alcool qu'ils avaient consommé en quantité dans la soirée ne s'étaient pas encore dissipés. Tous des repris de justice, ils avaient cru qu'ils pouvaient agir impunément. Leur certitude était confortée par la guerre des services qui fait rage depuis quelques mois dans la wilaya de Annaba. Ce n'était pas l'avis du groupement de Gendarmerie qui secoua l'ensemble de ses services avec pour seul objectif la mise hors d'état de nuire de cette horde malfaisante. Il était temps, car les malfaiteurs ne cessaient d'élargir leur territoire d'action au point où s'attarder à quelques centaines de mètres de la plage Aïn Achir voire emprunter la route de cette dernière pour se rendre à Seraïdi relevait d'une aventure à hauts risques. C'est ce qu'avaient vécu plusieurs familles et couples. Sous la menace de couteaux à cran d'arrêt, de boucher, de bombes lacrymogènes, les malfaiteurs contraignaient leurs nombreuses victimes à leur remettre tous les objets de valeur en leur possession sous peine d'être étripées ou à un degré moindre balafrées. Sous les yeux de leur compagnon, plusieurs jeunes filles ont été obligées de se soumettre à l'appétit sexuel de 2 ou 3 de leurs bourreaux. « Nous n'avons pas voulu déposer plainte pour éviter le déshonneur. Certain de la sécurité des lieux, je me suis rendu avec une amie vers 18h30 dans la forêt à proximité de l'espace vert en bordure de la route de Aïn Achir, Seraïdi. Quelques minutes à peine après avoir stationné, nous avons été surpris par trois individus dont l'un m'aspergea le visage de lacrymogène avant qu'un autre de ses complices m'immobilise pour me dépouiller de tout ce que j'avais. Ma compagne avait crié au secours, en vain. Un couteau de boucher sous sa gorge, elle sera souillée physiquement et moralement », a indiqué un jeune qui a requis l'anonymat. Il avait été victime d'une agression le mois de juin 2004. Alors que leurs complices identifiés sont activement recherchés et ne tarderont pas à être arrêtés, selon les responsables locaux de la gendarmerie, les 6 malfaiteurs interpellés ont été présentés au procureur de la République et placés sous mandat de dépôt. Les mêmes gendarmes sont également intervenus dans différents bars, cabarets et boîtes de nuit implantés tout au long de la corniche, où d'autres bandes de malfaiteurs spécialisées dans les agressions des consommateurs leur avaient été signalées. Là également, ils procéderont à plusieurs interpellations et arrestations de délinquants et de repris de justice. Ces derniers auteurs d'agressions, vols à la tire, vols à la sauvette, par effraction, ont été par la suite formellement reconnus par leurs victimes. Si du côté de la Gendarmerie, la vigilance et l'efficacité sont à l'ordre du jour, au niveau des services de la sûreté urbaine, l'on est toujours à la politique du deux poids, deux mesures, y compris en matière d'informations à communiquer aux représentants de la presse. Lors de la dernière conférence de presse animée en juillet 2004 par le directeur de la Sûreté de wilaya, l'on a soigneusement évité la présence de certains journalistes empêcheurs de tourner en rond. Présents, ces derniers auraient pu aborder la question de ce groupe spécialisé dans le vol de véhicules Renault activant à la cité Mont Plaisant, les Caroubiers, Ach El Ghrab... « A Mont Plaisant où j'habite, j'ai été agressé vers 2 h par 3 individus armés de couteaux et de 3 bombes lacrymogènes qu'ils ont utilisés pour réussir à m'enlever ma voiture de marque Renault très récente. Ils m'ont poignardé et m'ont laissé pour mort. Des voisins avaient appelé la police laquelle, leur avait-on dit, ne pouvait se déplacer faute de moyens de transport. Comment peut-on parler de tourisme dans une ville où la sécurité urbaine est très mal assurée et où des criminels pourtant connus, font ce qu'ils veulent de jour et de nuit circulant, qui plus est, dans des voitures volées », a indiqué Nacer H.