Délimitée à l'est par le chef-lieu de wilaya et au sud par Chelghoum Laïd, Ferdjioua, une commune de 40 000 habitants en 1998, compte à présent près de 52 000 âmes, soit un taux de démographie de 3%. Mais force est de constater que cet impressionnant bond démographique ne s'est pas traduit par l'essor urbanistique nécessaire ni encore donné lieu à un quelconque développement local palpable. Cela étant, la commune et chef-lieu de daïra souffre déjà depuis plusieurs années de sa marginalisation et continue de trimbaler son encombrant statut de localité sous-développée, malgré l'immensité de son territoire (74,80 km²), les riches potentialités agricoles qu'elle recèle et sa position géographique stratégique, car limitrophe d'une dizaine de communes. Cependant, les responsables locaux n'en démordent pas pour autant de voir leur région s'extirper progressivement de ce marasme ambiant. La promotion de la RN 100 (ex. CW 49) qui relie Ferdjioua à Chelghoum Laïd, tout comme la réhabilitation de la RN 79 entre la capitale de la wilaya et Ferdjioua, ont donné lieu à un perceptible regain d'activités et impulsé un mouvement commercial dans l'ensemble du territoire de la daïra. La rénovation entre autres des accès routiers menant aux principales agglomérations, telles Sebikhia, Tir Kef et Oum Lahdjal, a rendu l'espoir aux riverains. A elle seule, Mechta Sebikhia a bénéficié d'une enveloppe de 3,80 millions de dinars, dans le cadre du plan communal de développement (PCD) 2005 à l'effet de la restauration de la première tranche de sa route, soit un tracé de 3 km, nous indique le P/APC, Abdelhak Bouzerara. La réalisation d'un pont sur Oued Bouslah, reliant le hameau de Beni Ouegden à la cité Bourouh pour raccourcir un long détour de 3 km que parcourent quotidiennement les écoliers, a mobilisé un montant de 2 milliards au titre du PCD 2005 et 800 millions (reliquat sur PCD 2004). D'autres timides projets quand bien même les élus locaux se prévalent du contraire ont vu le jour, à l'image de l'aménagement du stade communal (2e tranche), l'extension des gradins et la construction de locaux commerciaux moyennant la bagatelle de 8 millions de dinars, la réalisation de l'AEP au profit des mechtas de Oum Lahdjal, Echouara et Aïn Lahdjar pour 5 millions de dinars (1ère phase), ainsi que l'aménagement routier de Mechta Laâbiyat pour lequel le PCD a réservé 7,50 millions de dinars. A l'instar de tous ces chantiers mis en route, le même programme a octroyé 13 millions de dinars à l'aménagement urbain du chef-lieu de commune (routes, voirie et VRD), affirme le chef de l'exécutif qui ajoute que l'étude relative au projet en question est déjà achevée. Force est de constater cependant que la commune, dont le budget ne dépasse pas les 11 millions de dinars a surtout besoin de projets porteurs de véritables solutions susceptibles de répondre aux attentes d'une population qui a longtemps souffert de l'isolement. Car tous ces efforts déployés ne seraient qu'un cautère sur une jambe de bois si l'on ne libère pas les investissements générateurs de richesses et d'emplois afin d'infléchir la tendance effroyable du chômage qui sévit à grande échelle dans cette partie de la wilaya. Selon nos interlocuteurs de l'exécutif de commune, le taux officieux du chômage se situe dans la fourchette des 20 à 25%. Pourtant, à bien considérer ces innombrables effectifs de hittistes qui meublent la place publique et les trottoirs, l'on serait tenté, toute proportion gardée, de multiplier par deux cette estimation. Les maigres intégrations effectuées en matière d'insertion sociale pour le compte de l'année 2005 : 125 placements dans le cadre du filet social, dont 42 dans les établissements scolaires, 40 emplois de jeunes et 25 préemplois, témoignent de cette poignante situation de marasme socioéconomique. Les rares spécificités du terroir que sont la céréaliculture, les cultures maraîchères et l'élevage ne peuvent à l'évidence créer une véritable dynamique d'emplois qui soit en adéquation avec les sureffectifs de désœuvrés. Une consolation tout de même, la commune de Ferdjioua, apprend-on, a bénéficié au titre du quinquennat 2005-2009 d'un ambitieux programme de 1200 logements sociaux, ruraux et LSP.