La nouvelle approche préconisée par le ministère de l'Agriculture devait avoir des effets bénéfiques tant sur les rendements que sur la qualité des produits. A Ghardaïa, la réalité du terrain diffère complètement de ce que renvoie l'image de l'appIication des textes sur cette approche. Parallèlement, dans certaines régions, les mesures d'encouragement aux fellahs ont en quelque sorte influé positivement sur le secteur qui a enregistré cette année un important taux de croissance. La facilité des procédures administratives, l'utilisation rationnelle des facteurs de production, l'application des itinéraires techniques et la mobilisation des eaux pour la généralisation de l'irrigation d'appoint ont impulsé au secteur une nouvelle dynamique de travail. Mais, à Ghardaïa, dans les périmètres de l'Intissa et de Touzouz en particulier, ce n'est malheureusement pas toujours le cas. Les vergers des consorts dans ces lieux constituent un exemple déterminant en matière de multiples contraintes. Et ce, en dépit du sérieux et du travail bien soigné de leurs coparticipants pour atteindre des résultats appréciables. Ces exploitations pourtant spécialisées dans l'arboriculture (palmiers dattiers et arbres fruitiers en particulier) ne se sont pas convenablement distinguées au cours de ces dernières campagnes agricoles. Cependant, faute d'un itinéraire bien appliqué, la totalité de plus de 100 vergers (de deux hectares chacun) n'a pas donné des rendements performants. Avec seulement une moyenne de 8 kg par arbre et 30 kg de dattes par palmier ! Alors que dans d'autres régions du Nord, les arbres fruitiers ployaient sous le poids des fruits de bonne qualité. Les patriarches de ces vergers, malgré le poids de l'âge de certains d'entre eux, continuent à prodiguer en matière d'efforts. Ces derniers, avec l'aide de leurs petits moyens, s'occupent « chacun pour soit » de sa parcelle et ne laissent rien au hasard pour espérer une réussite. Parmi les contraintes majeures dénotées, ces parcelles ne disposent pas de forage, ni de pistes d'accès convenables, ni même pas d'acte de propriété pour certains fellahs. Pis, contrairement à la loi 83-18 relative à l'accession à la propriété foncière agricole, certains d'entre eux se sont tout simplement vu interdire de mettre en valeur leurs parcelles choisies. En effet, au détriment du bon sens et de la logique, les tenants des décisions ne saisissent pas l'opportunité pour remédier aux contraintes des plus déplorables ! Selon les dénonciations des fellahs, très affectés par ces multiples excentricités, certains responsables au niveau des DSA, APC et daïra auraient curieusement refusé d'engager des travaux nécessaires pour l'aménagement des pistes d'accès, particulièrement après leur destruction lors de la récente crue du 29 septembre. Par ailleurs, il ne va pas sans évoquer l'emplacement de ces exploitations situées sur les hauteurs, au sud-ouest de Ghardaïa. L'eau provenant des petits puits creusés manuellement demeure nettement insuffisante. Sachant pertinemment que l'arboriculture nécessite l'appoint d'été. Malgré ce handicap majeur, chaque fellah a été tenu de le compensait par un travail méticuleux donnant à chaque arbre son appoint indispensable par le biais de citernes d'eau louées à plus de 500 DA. Le travail de la terre, source de richesses, n'est pas une vue de l'esprit, mais une réalité palpable, car la terre ne donne qu'à ceux qui la travaillent. Mais en contrepartie de ces louables sacrifices, ne faut-il pas aux responsables concernés par ce secteur de contribuer à leur tour et de se déjouer de cette perpétuation de la politique de la fuite en avant ? Car il est tout à croire qu'à Ghardaïa, la lucidité a totalement fui le camp de certains responsables, en bafouant toutes les directives qui relèvent des ordonnances et des décrets officiels en vigueur. Dommage !