La décision prise par Mme Toumi, ministre de la Culture, pour rouvrir la cinémathèque An Nasr avant l'Aïd avait provoqué un grand soulagement dans les milieux de la culture de Constantine. En revanche, l'annonce faite lors de sa visite jeudi dernier, concernant la désignation de Hachemi Zertal à la tête de l'établissement, avait suscité l'étonnement chez bon nombre de personnes parmi les présents et laissé dubitatif le premier concerné même. M. Zertal, ancien responsable de la cinémathèque, conseiller au niveau de la filmothèque de l'Unesco et actuellement propriétaire de la société de diffusion Cirta-Film a, de son côté, infirmé tout projet de ce genre et montré son étonnement face à cette annonce, dont on peut, par conséquent, s'interroger sur les tenants et les aboutissants. Il a, par ailleurs, souligné sa disponibilité à travailler en collaboration avec les services du ministère et rappelé à l'occasion qu'il vient de faire une proposition pour louer sa cabine de projection à la cinémathèque An Nasr. Une proposition qui a figuré sur une correspondance adressée il y a un mois à la ministre sans aborder à aucun moment l'éventuelle nomination. Les nostalgiques de cinéclub devront donc retenir leur joie. Quant à la cinémathèque en question, la promesse de Toumi pourra fort bien lui permettre de reprendre son activité. La salle de la rue de France qui a fait le bonheur des cinéphiles pendant de très longues années a fait peau neuve grâce à sa rénovation qui a coûté des milliards. Deux années après sa réception, elle demeure toujours fermée à cause de l'absence d'un appareil de projection qui tarde à venir et reste otage de la bureaucratie. Les Constantinois auraient souhaité que la visite ministérielle prenne en compte le problème des salles de cinéma à Constantine et donne un coup de pied dans la fourmilière qui maintient le parc cinématographique et toute l'activité à Constantine dans un état d'abandon et une léthargie désolante.