Photo : A. Lemili Mme Bencheikh, de la Direction du développement et de la promotion des arts auprès du ministère de la Culture, était depuis dimanche dernier à Constantine où elle a eu à visiter les différents établissements publics culturels susceptibles d'être réaménagés ou réhabilités selon l'état dans lequel où ils se trouvaient. La responsable a eu ainsi à constater de visu l'état dans lequel se trouvait la deuxième salle de répertoire de la Cinémathèque algérienne, en l'occurrence le Cirta, laquelle, est-il besoin de le rappeler, a été l'objet d'un incendie qui l'a totalement ravagée il y a plus de 13 ans. Selon ce que nous avons appris auprès de la déléguée de la ministre de la Culture, Khalida Toumi, le secteur envisage sérieusement de réhabiliter la mythique salle, d'autant que le différend avec le ministère du Tourisme, réputé propriétaire de la salle en tant que partie mitoyenne de l'hôtel Cirta, a été résolu.Accompagnée du directeur de wilaya de la culture, M. Foughali, et du responsable par intérim des salles An-Nasr et Cirta, M. Abdelmalek, Mme Bencheikh a affirmé «la très claire volonté du ministère de réhabiliter cette salle» dont elle a, par ailleurs, admiré la magnificence, malgré l'état déplorable dans laquelle elle se trouvait. Selon l'émissaire du ministère de la Culture, le wali de Constantine aurait également fait part de l'entière disponibilité des pouvoirs publics locaux pour la reprise intégrale des travaux de réhabilitation pour peu que ce projet fasse l'objet d'une inscription au budget.Toutefois, cet intérêt accru ne peut être qu'un autre feu de paille circonstanciel, dans la mesure où, depuis la désignation de Mme Toumi à la tête du secteur, les délégations n'ont cessé de défiler, les personnes déléguées s'engageant fermement à matérialiser les engagements pris sur place pour qu'ensuite et très souvent, être remerciées ou, dans le jargon habituel, «appelées à d'autres fonctions» et disparaître dans la nature. Leurs résolutions demeurant évidement des vœux pieux. L'urgence aurait sans doute voulu que si, financièrement, l'Etat est en mesure de relancer l'activité cinématographique, la priorité devrait aller à la réouverture des salles déjà existantes et «sur pied» même si, comme les écuries d'Augias, une réhabilitation sérieuse s'impose dans ces différentes structures qui gardent néanmoins l'avantage d'être moins «ravagées». Soulignons qu'il y a quatre ans, un représentant de l'UE a eu l'opportunité de visiter à titre informel la salle Cirta et n'avait pas manqué de nous faire part de «l'option d'une institution comme l'Union européenne de réhabiliter à son entière prise en charge de la salle si les pouvoirs publics y condescendaient officiellement». Cette opération était possible dans le cadre de la politique de protection, de préservation et de réhabilitation d'un programme spécifique visant les salles de spectacles méditerranéennes et plus particulièrement celles qui feraient partie du patrimoine historique et/ou culturel local.