Décidément, le phénomène des extensions illicites a de beaux jours devant lui dans la commune de Chelghoum Laïd, assaillie d'un côté par l'escalade des incohérences urbanistiques et de l'autre par les aménagements non autorisés réalisés notamment au niveau des cités-dortoirs. La problématique du morcellement indélicat de quelques onces sur les espaces publics est visible à loisir un peu partout à Chelghoum Laïd. L'installation de clôtures et la construction de jardins au pied des immeubles font à présent tache d'huile et se pratiquent à l'excès. Aux cités Abdellah Bacha, les 200 Logements, la cité du 20 Août, Baufia et la liste est longue, la quasi-totalité des locataires résidant au rez-de-chaussée s'arrogent délibérément le droit d'ériger des enclos autour de leur appartement, foulant ainsi toute réglementation régissant la propriété publique. Une tournée sur le terrain nous renseigne sur le recours abusif à ces pratiques extralégales qui se développent à l'insu des autorités compétentes ou avec leur bénédiction, c'est selon. Preuve en est que beaucoup de citadins ayant procédé à des aménagements devant leur habitation se targuent de la possession d'une autorisation dûment délivrée par les services de l'APC, et s'empressent, à toute fin utile, d'exhiber ostensiblement le fameux document. Le hic est que les soi-disant détenteurs d'autorisations, après avoir satisfait à quelques redevances fiscales, ne s'embarrassent souvent pas et outrepassent allégrement les dimensions prescrites par l'administration. Plusieurs occupants d'HLM, prenant l'exemple sur leurs voisins, n'ont pas trouvé mieux que de faire main basse sur la parcelle de terrain contigu à leur logement, en y dressant des clôtures métalliques ou en bâtissant carrément des murailles en dur, indisposant de ce fait tout le voisinage. A en croire certaines indiscrétions, les autorisations d'aménagement attribuées par l'APC, comportant une clause de strict respect par les demandeurs quant aux dimensions concédées, seraient exploitées frauduleusement par ces derniers, et que paradoxalement, même en ayant eu vent de ces pratiques dolosives, la municipalité aurait volontairement laissé faire. Sachant que dans le meilleur des cas les clôtures sont généralement tolérées dans la limite de 2 m d'extension et 1,50 m de hauteur, l'on est tenté de s'interroger sur l'attitude des responsables concernés vis-à-vis de ceux qui ont squatté de larges parcelles en l'absence de tout document administratif. En outre, c'est un secret de Polichinelle d'ajouter que la plupart de ces indues expropriations sont transformées en bicoques de commerce et en garage. C'est en somme un stratagème cousu de fil blanc, car tout compte fait, les subterfuges, mis en avant par les contrevenants aux règles de l'aménagement, sont d'une simplicité déconcertante. La tactique consiste à opérer les travaux dans les tranches horaires propices (de nuit, durant les week-ends et jours fériés) afin d'éviter les anicroches avec les agents de l'urbanisme, contourner les tracasseries administratives, et partant, mettre les services compétents devant le fait accompli. Cela dit, et au-delà de la nécessité d'apurer en urgence cet épineux dossier qui n'a pas fini de moisir dans les tiroirs de l'hôtel de ville, il faut aussi convenir que ces agressions urbanistiques longtemps passées sous silence conduisent irrémédiablement à l'implosion du tissu social et favorisent l'émiettement et la déliquescence du cadre de vie communautaire.