En dépit d'une froide timidité du public, la deuxième version des journées de la musique andalouse de Skikda continue bon gré mal gré son cheminement. La direction de la culture de la wilaya donne l'impression à ce sujet de s'entêter à « secouer » le cocotier culturel en éternelle « sieste » et aguicher ainsi un public encore préoccupé par ses parties de belotes à défaut d'une dégustation cathodique aux couleurs de Bayouna. Mais il arrive que l'assiduité de la programmation culturelle apporte de belles soirées et crée l'événement. Le passage de Naïma D'ziria en est le parfait exemple. En une seule soirée, la diva du hawzi a créé l'événement et dépoussiéré l'enceinte du théâtre communal. Une réussite qu'il faut applaudir et méditer aussi, car il reste à reconnaître au public local la finesse du goût. Le programme concocté pour cette deuxième édition reste très varié, voire assez riche : du chaâbi, de l'andalou et du malouf avec en prime du théâtre, de quoi attiser tous les goûts et satisfaire tous les adeptes des soirées familiales. Osons espérer tout de même que le public se libère des contraintes d'une première semaine ramadhanesque pour s'offrir d'agréables soirées qui restent à venir. Et pour ceux qui ont raté le récital de Naïma D'ziria, il leur reste à s'offrir d'autres virées lyriques. Des plateaux de choix sont proposés : Dib Layachi, El Gharnatia d'El Koléa, la troupe Ben Guergour de Blida, l'inégalable orchestre pilote du malouf constantinois, El Inchirah d'Alger et une pléiade de jeunes chanteurs locaux qui n'ont rien à envier aux autres, à l'exemple de Rouana, Chekkat, Djelouadji, Medjekan... Pour le théâtre, la programmation aura péché par un manque de recherche et d'originalité. Hormis peut-être la troupe du théâtre régional de Batna, on semble encore procéder par du remplissage et par simplisme. Il reste à mentionner que d'autres grandes villes de la wilaya de Skikda auront elles aussi à s'égayer le temps d'un Ramadhan. El Harrouche, Azzaba et Collo auront leur part du spectacle, et c'est tant mieux.
