La grève déclenchée par les travailleurs de l'Agence nationale de l'aménagement du territoire (ANAT) a été gelée, hier, à son premier jour. Une assemblée générale, regroupant le syndicat d'entreprise (UGTA), la fédération UGTA des travailleurs du bâtiment et des travaux publics, le directeur général et l'ensemble du collectif de l'ANAT, a pris la décision de surseoir au débrayage en attendant de « rencontrer, dans les prochains jours, le ministre de tutelle », a-t-on appris auprès d'un syndicaliste. « Je vous promets que vos doléances seront portées au ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, Chérif Rahmani, avec le parrainage de la centrale syndicale. Nous constituerons une délégation formée par la fédération du BTP, le syndicat d'entreprise. Le directeur général de l'ANAT fera partie du groupe », a déclaré, dans une salle comble et surchauffée, le secrétaire général de la fédération, Bachir Azzouz. Les travailleurs de l'ANAT ont appelé à une grève de 3 jours après que leurs « incessants appels auprès des autorités se sont avérés vains ». La principale revendication réside dans l'existence juridique de cet organisme public qui devait passer de statut d'EPE à celui d'EPIC en 1997. Considérant son importance stratégique, les pouvoirs publics avaient décidé d'ériger l'ANAT en Etablissement public à caractère industriel et commercial (mission publique de sujétion) il y a 8 ans. Le décret y afférent, portant le n° 239, a été signé le 30 juin 1997. « C'est la date qui a vu l'installation, à titre intérimaire, de l'actuel directeur général. Pendant 6 ans, rien n'a été fait. En 2003, une résolution du conseil d'administration avait suggéré d'activer la procédure de transfert, actif et passif, de l'ANAT. Autrement dit, l'EPE devait devenir EPIC tout en gardant ses ressources humaines et matériels en l'état. Malheureusement aucune suite n'a été enregistrée jusqu'à ce jour. Le directeur général ne semble pas être inquiété outre mesure. Ce qui a engendré une situation de blocage total de l'agence », accuse le syndicat. Celui-ci pointe le doigt vers le DG, l'accusant de marginaliser les compétences de l'ANAT en ayant recours, dit-il, à de l'assistance technique étrangère à l'entreprise. L'ANAT est chargé de concevoir les schémas (national et régionaux) de l'aménagement du territoire. « Nous avons même été sollicités pour établir la carte relative à la pauvreté, alors que nos salaires tournent autour de 12 000 DA », nous dit un chargé d'études, ingénieur de formation, avec 24 ans d'ancienneté. La fédération du BTP a en outre promis qu' aucun travailleur ne fera l'objet de compression.