Les travailleurs de l'unité de l'eau minérale Lalla Khedidja implantée à Agouni Gueghrane (Ouadhias) sont en grève illimitée depuis une semaine. Ces derniers affirment que « rien n'a été concrétisé des engagements pris par Issad Rebrab lors de la signature de l'acte de vente à la fin du mois de juillet dernier ». Le propriétaire du Groupe Cevital avait, en effet, promis la pérennité des emplois et la garantie des salaires des 75 employés qui auparavant se sont opposés à toutes les tentatives de privatisation de leur unité. Un investissement, sur deux ans, de 2,5 milliards de dinars pour la modernisation de l'équipement et l'extension de l'unité figuraient aussi dans les termes du contrat de vente. Pour rappel, l'unité de l'eau minérale Lalla Khedidja, mise en service 1993, était confrontée à des difficultés financières depuis 1998. Le matériel était vétuste. L'emballage en PVC avait fait perdre à l'entreprise la plupart de ses clients engendrant une baisse de la production à 15 000 bouteilles pour une capacité de 64 000 par jour. L'unité était au bord de la faillite. On avait besoin de 12 milliards de centimes pour la relancer. Les moult demandes faites par les travailleurs pour ce faire étaient toutes vaines. La privatisation était donc inévitable. Les travailleurs ont fini par céder après plusieurs mois de protestation et de grève successives. Satisfaits au départ, ils sont aujourd'hui déçus. Ils se sentent trahis. Ils estiment que leurs droits sont bafoués. « Ils veulent nous faire signer des contrats à durée indéterminée alors qu'au départ, il était question d'un contrat de trois ans », déclare M. Yazid, membre de la section syndicale. Mais, « nous refusons de nous engager et signer lesdits contrats de travail », ajoute-t-il, estimant que la situation est confuse sans pour autant donner d'autres explications. Selon notre interlocuteur, la reprise du travail ne se fera qu'aussitôt les promesses faites par le nouveau gérant de l'unité Lalla Khedidja concrétisées et que tous les droits des travailleurs garantis. Toutes nos tentatives de contacter le responsable local de l'unité Lalla Khedidja ont été vaines.