A la suite des «récents événements en France ciblant et stigmatisant les immigrés, et plus particulièrement la population rom», le réseau ENAR «lance une réponse coordonnée pour protester contre les politiques xénophobes de la France», a déclaré mercredi le réseau dans un communiqué transmis par le MRAP. ENAR est un réseau d'ONG œuvrant pour lutter contre le racisme dans tous les Etats membres de l'UE et représente plus de 700 ONG, dont le MRAP, précise le communiqué. En France une cinquantaine d'organisations, d'associations, de syndicats et de partis politiques, à l'origine d'un appel citoyen signé par plus de 50 000 personnes, appellent à des rassemblements, ce samedi, pour dire «non à la politique du pilori» et «pour dire ensemble leur attachement à la liberté, à l'égalité et à la fraternité». 130 rassemblements citoyens sont organisés dans toute la France à cet effet. La manifestation parisienne partira de la place de la République à 14 h. Ces manifestations interviennent alors que l'éloignement des Roms s'intensifie, et à quelques jours de l'examen d'un nouveau projet de loi sur l'immigration par le Parlement. Des mobilisations sont également prévues à Bruxelles, Vienne, Rome, Barcelone et Londres, ainsi que dans plusieurs villes roumaines… «Les plus hautes autorités de l'Etat ont fait le choix de jeter à la vindicte publique des catégories entières de populations : Roms et Gens du voyage accusés comme les étrangers d'être des fauteurs de troubles, Français d'origine étrangère sur lesquels pèserait la menace d'être déchus de leur nationalité, parents d'enfants délinquants, etc. Voici que le président de la République accrédite aussi les vieux mensonges d'une immigration coûteuse et assimilée à la délinquance, et offre ainsi à la stigmatisation des millions de personnes en raison de leur origine ou de leur situation sociale», soulignent les auteurs et signataires de l'appel. Le gouvernement français devait finaliser hier ses propositions relatives à l'extension de la déchéance de la nationalité française et le 27 septembre prochain, le Parlement examinera le projet de loi qui fixera les modalités de ce qui sonne comme une «dénaturation de l'égalité, principe central de la démocratie française», souligne pour sa part le Conseil représentatif des associations noires (CRAN).