La ligue algérienne de la défense des droits de l'Homme (LADDH), bureau de Béjaïa, bien que se félicitant du report du procès des non-jeûneurs d'Ighzer Amokrane, alerte sur des «dérives qui annoncent une ère d'inquisition et d'intolérance portées par un retour d'un islam de la décadence qui inflige à nos sociétés blocage et régression historiques». C'est ce qu'elle écrit dans un communiqué qu'elle vient de rendre public sous la signature de son responsable, Saïd Salhi. La LADDH estime qu'il «est légitime de s'alarmer aujourd'hui plus que jamais de ces dérives". La LADDH bureau de Béjaïa, dont la section d'Akbou, observe que les «services de police se sont autorisés à investir un lieu fermé et à procéder à l'arrestation de citoyens sans aucun mandat ni réquisition de l'intérieur». Elle relève ainsi «la voie de fait et l'abus d'autorité» et, partant, souligne le caractère aberrant de la qualification tirée, de l'article 144bis-2 du code pénal inconsidérément appliqué à des faits non constitutifs d'infraction légale sauf à user du droit pénal comme procédé par dénaturation». Dans sa déclaration la LADDH attire l'attention de «l'élite Algérienne et de l'opinion publique en générale» que la constitution algérienne contient trente articles consacrés à la protection des droits de l'homme autant que la déclaration universelle du 10 décembre 1948 et qu'en l'occurrence elle consacre la défense de la liberté du culte et de la foi». En continuité au mouvement de solidarité qu'elle organise autour des non-jeûneurs, la LADDH annonce sa présence au procès du 8 novembre.