Dans un communiqué rendu public, la Ligue algérienne de la défense des droits de l'homme (LADDH), bureau de Béjaïa, se félicite «de la décision de renvoi du procès et surtout de la mise en liberté provisoire du citoyen incarcéré, ce qui écarte les risques d'un jugement précipité et sans garantie de défense sérieusement préparée». La déclaration de la LADDH Béjaïa, sous la signature de son responsable, Saïd Salhi, est rendue publique à l'issue du sit-in observé hier devant le tribunal d'Akbou en soutien aux 10 non-jeûneurs d'Ighzer Amokrane qui comparaissaient pour «dénigrement du dogme et des préceptes de l'Islam ». La LADDH Béjaïa et la section d'Akbou relèvent «la voie de fait et l'abus d'autorité des services de police qui se sont autorisés à investir un lieu fermé et à procéder à l'arrestation de citoyens sans aucun mandat ni réquisition». Comme elle souligne «le caractère aberrant de la qualification tirée de l'article 144bis-2 du code pénal, inconsidérément appliqué à des faits non constitutifs d'infraction légale sauf à user du droit pénal comme procédé par dénaturation». Mobilisée pour le soutien des non-jeûneurs incriminés, la LADDH estime que vu la Constitution algérienne qui consacre la défense de la liberté du culte et de la foi, «il est légitime de s'alarmer aujourd'hui plus que jamais des dérives qui annoncent une ère d'inquisition et d'intolérance portées par un retour d'un Islam de la décadence qui inflige à nos sociétés blocage et régression historiques». Elle donne rendez-vous pour le 8 novembre prochain.