La brigade centrale des investigations et recherches judiciaires (BCIRJ) a arrêté, récemment à Alger, une bande de malfaiteurs spécialisée dans la falsification de dossiers d'achat de véhicule par facilité de paiement auprès des agences de la Caisse nationale d'épargne et de prévoyance (Cnep Banque). Lors d'une conférence de presse tenue hier, la BCIRJ a procédé, en outre, à la récupération d'une somme de 40 millions de centimes et de sept véhicules. « Ces véhicules appartiennent désormais à la CNEP », précise le chef de cette brigade. Surnommé l'Escalope, M. Ahmed, un ancien boucher « illettré », serait la véritable tête pensante de ce groupe. Il avait sous ses ordres une quinzaine de personnes dont une femme, A. Jedjiga. Cette dernière, âgée de 38 ans et mère de trois enfants, était chargée des négociations avec les directeurs des agences CNEP moyennant des sommes d'argent pour chaque dossier. Selon le conférencier, cette organisation criminelle opérait intelligemment et avait des ramifications à Alger, Blida, Tipaza, Relizane, Oran et, à un degré moindre, à Batna. « Sur les 150 dossiers d'acquisition d'un crédit automobile présentés à plusieurs agences CNEP à travers le territoire national, comme celle de Didouche Mourad, d'El Afroun ou de Hadjout, seule la photographie était réelle. Son auteur percevait la somme de 10 millions de centimes. Les autres documents administratifs falsifiés étaient établis à l'aide du scanner et de la complicité des agents de l'Apc d'El Harrach et du chef de service cartes grises de la daïra d'El Harrach qui délivrait une carte grise du véhicule toujours contre une somme de dix millions pour chaque carte », affirme le conférencier qui précise que la complicité du chef de l'agence CNEP d'El Afroun a été établie alors que les investigations sur celle des deux autres responsables se poursuivent toujours. Ayant fait appel à la brigade centrale d'assistance technique, le groupe d'escrocs tombera dans les filets au bout d'un mois suite à des filatures ininterrompues et des preuves irréfutables. C'est ainsi que onze personnes ont été arrêtées et présentées, samedi dernier, au parquet. Sept d'entre elles ont été mises sous mandat de dépôt et une en liberté provisoire. La femme quant à elle a été placée sous contrôle judiciaire. « La onzième personne s'est constituée prisonnière chez le procureur de la République. » Cette opération a fait perdre à la banque entre 5 et 6 milliards de centimes. « L'enquête se poursuit encore pour arrêter les autres personnes impliquées dans cette affaire et récupérer les 150 véhicules qui ont été vendus dans plusieurs wilayas du pays », a affirmé le chef de la brigade, précisant que quatre individus sont toujours dans la nature mais sous « assistance technique » de la brigade. Ils seraient impliqués dans une autre affaire d'escroquerie et de falsification.