Après un casting de 400 candidats, Sofiane et Nawal Abou Lagraâ ont retenu dix jeunes pour les deux tableaux de Nya. La nouvelle cellule de danse contemporaine du Ballet national algérien sera mise à l'épreuve samedi 18 septembre au Théâtre national Mahieddine Bachetarzi, pour la première mondiale du spectacle Nya. En langage algérien, Nya est à mi-chemin entre naïveté et bonne intention. «J'ai la ‘‘nya'' de croire à ce que je fais à mon pays. C'est pour cela que j'ai choisi ce titre», a déclaré le chorégraphe Sofiane Abou Lagraâ, hier, lors d'une rencontre avec la presse à Dar Abdellatif, siège de l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC). «En 2009, lorsque Abou Lagraâ travaillait sur le spectacle de clôture du Festival culturel panafricain, il s'est aperçu de l'existence de beaucoup de jeunes talents. Des talents que l'on ne connaissait pas. Il a alors imaginé de créer un spectacle avec ces jeunes et aller au-delà pour être présents sur la scène artistique en Algérie et à l'étranger», a expliqué Mustapha Orif, directeur de l'AARC qui organise le spectacle. Après un casting de 400 candidats, Sofiane et Nawal Abou Lagraâ ont retenu dix jeunes pour les deux tableaux de Nya. Il s'agit de Mokhtar Boussouf, Abdelghani Meslem, Zoubir Yahiaoui, Abderaouf Bouab, Ali Braïns, Nassim Feddal, Walid Ghazli, Oussama Kouadria, Salah eddine Mechegueg et Bilel Madaci. «A part Mokhtar Boussouf, tous ces danseurs sont venus de la rue. Ils faisaient de la danse pour s'amuser. Depuis janvier 2010, et grâce au Ballet national, ils sont salariés à l'année et sont soumis au même régime que des danseurs professionnels en travaillant non-stop de 10 h à 18h chaque jour», a précisé Sofiane Abou Lagraâ. «J'ai formé ces danseurs au travail d'Abou Lagraâ. Je leur ai appris les fondements de la danse contemporaine et classique, les techniques de respiration, tout un parcours pédagogique avec des objectifs à atteindre pour qu'ils soient prêts», a enchaîné Nawel Abou Lagraâ, épouse du chorégraphe. Nya, qualifié de vitrine d'un projet de formation par ses concepteurs, est un spectacle produit par la compagnie Baraka. Il se présente en deux parties. La première pièce est basée sur le Boléro du musicien français Maurice Ravel et la deuxième sur les chants des Aurès de Houria Aïchi. «Il s'agit de deux univers différents parce que ce projet est un pont culturel entre l'Algérie et la France. C'est également une suite logique du Panaf», a expliqué le chorégraphe. Le spectacle débutera avec une projection d'un court métrage, Sur le pont, réalisé par Laurent Aït Bennala. La chaîne franco-allemande, Arte, diffusera plus tard un documentaire sur toutes les étapes du spectacle. Nya sera présenté le 26 septembre à la Biennale de danse de Lyon, la plus importante d'Europe, puis sera en tournée au Moyen-Orient. Nous reviendrons plus en détail sur ce spectacle dans nos prochaines éditions.