Création n Sofian Abou Lagraâ, danseur et concepteur de chorégraphie algérien, installé en France, présentera un spectacle samedi et lundi au Théâtre national. Le spectacle de Sofian Abou Lagrâa, qui a pour titre Nya, s'inscrit dans une réflexion contemporaine de l'expression corporelle. Il se présente comme l'aboutissement d'un projet, né du besoin d'envisager des perspectives de développement de la danse contemporaine en Algérie. «Je suis au service de la danse en Algérie», dira l'artiste lors d'un point de presse au siège de l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel, partenaire du projet. Il a précisé qu'au-delà de son aspect artistique, «ce projet est avant tout un projet de formation». Il a, ensuite, expliqué que ce projet se présente comme «un pont culturel franco-algérien», c'est-à-dire un spectacle qui a été porté par les deux pays, Algérie (ballet national) et France (la compagnie La Baraka que dirige et anime Sofian Abou Lagraâ et son épouse Nawal), donnant ainsi naissance à «un pont culturel méditerranéen». Il a en outre fait savoir que ce même projet auquel participe sa compagnie de danse La Baraka, installée à Lyon, a permis «la création d'une cellule de danse contemporaine du Ballet national algérien.» Ce qui était, au départ, une tentative, un essai, est devenu au fil des mois, une réalité et un acte artistique. «Ce spectacle constitue une suite logique du 2e Festival panafricain», a-t-il souligné. Nya est en effet l'aboutissement d'une idée qui a vu le jour il y a une année lors de la cérémonie de clôture à l'Atlas du 2e Festival panafricain d'Alger. Sofiane Abou Lagraâ, danseur contemporain, vise par ce spectacle à développer et vulgariser cette forme d'art en Algérie qu'est la danse contemporaine. Cela s'est traduit, comme cela a été indiqué, par la création d'une cellule de danse contemporaine au sein du Ballet national algérien. C'est ainsi que Sofian Abou Lagraâ, dont la renommée est mondiale, qualifie ce projet qu'il a pensé, élaboré et monté de «travail dans la durée». Son objectif est celui d'inscrire la danse contemporaine dans la continuité et, du coup, en faire une tradition pérenne en Algérie. Pour rappel, un casting national a regroupé, en janvier 2010, environ 400 jeunes lauréats de toutes les régions du pays. Une douzaine d'entre eux ont été retenus et ont bénéficié, depuis, d'une formation intensive en danse classique et contemporaine. S'exprimant sur les danseurs, Sofian Abou Lagraâ dira : «Ces danseurs viennent tous de la rue sauf un, Mokhtar Boussouf, qui a déjà de l'expérience. Ils se sont retrouvés au mois de janvier grâce au Ballet national qui les a salariés à l'année en les faisant travailler de 10h du matin à 18h, tous les jours, suivant un rythme de danseurs professionnels, en formation accélérée.» «Nous avons obtenu un résultat des plus satisfaisants avec ces danseurs, sur à peine sept mois, chose incroyable qu'on n'aurait pas pu faire ailleurs, cela aurait pris 4 ans en France, cela donne de l'espoir pour les générations futures quand on voit comment ces derniers se sont investis», a-t-il tenu à ajouter. Pou rappel, Nya est un diptyque pour dix danseurs, composé de deux parties. La première sur la musique le Boléro de Ravel alors que la seconde sera plus traditionnelle : elle aura pour fond musical des chants de Houria Aïchi.