L'acteur algérien, Larbi Zekkal, est décédé vendredi après-midi, à l'âge de 76 ans, suite à une chute mortelle du balcon de son domicile, au centre d'Alger. Ayant fait une chute du premier étage de son domicile sis au 4, boulevard des Martyrs, à Alger, le matin, le comédien Larbi Zekkal a été évacué à l'hôpital Mustapha. Il succombera à ses blessures aux environs de 13h30. Larbi Zekkal avait une riche et éclectique filmographie. Il avait joué dans La Bataille d'Alger, L'Opium et le bâton, Hassan Terro, Chronique des années de braise, De Hollywood à Tamanrasset, Moissons d'acier, Le Vent du Sud, L'Honneur de la tribu, Les Suspects, Fatima, l'Algérienne de Dakar, Les Rues d'Alger, Douar N'ssa, Soldats des maris, Beur, Blanc, Rouge, Si Mhand U M'hand, l'insoumis, ou encore récemment dans Hors-la-loi de Rachid Bouchareb. Né le 19 mai 1934 à Alger, il fera ses premières armes au théâtre dans les années 1950 aux côtés de son alter ego Saïd Hilmi, notamment dans une représentation adaptée autour de l'Arlésienne de Bizet. Larbi Zekkal était l'un des derniers des Mohicans du cinéma algérien. Il était réservé, secret, humble, modeste, simple, honnête et d'une grande force tranquille. Il avait la classe, la grâce, ce talent et cette grandeur à hauteur d'homme. On n'en fait plus des «comme ça». Larbi Zekkal a tiré sa révérence en nous laissant méditer sur sa belle leçon de la vie, de générosité et de bravoure. Mme Khalida Toumi, ministre de la Culture, s'étant déplacée aussitôt au domicile du défunt, nous déclarera non sans émotion et tristesse : «C'est une perte cruelle. Nous perdons un grand homme du cinéma algérien. Ses films attestent de son talent et de sa grandeur. Il avait crevé le petit et le grand écrans. Et puis dans le dernier film de Rachid Bouchareb, Hors-la-loi, il a été magistral. Il nous manque déjà. Nous présentons nos sincères condoléances à sa famille et ses proches et leur assurons notre compassion et notre soutien…» Profondément touché par la disparition de son ami Larbi Zekkal, le comédien Saïd Hilmi dira non sans affliction lacrymale : «C'est plus qu'une perte cruelle. On était trop liés Larbi (Zekkal) et moi. On se connaît depuis 1950. On se connaît familialement, avec nos petits secrets. On a passé des moments de pur bonheur ensemble. Le dernier voyage on l'a fait ensemble, le pèlerinage à La Mecque. Donc, on ne s'est pas quittés. Il souffrait dans ce métier. Il n'a pas eu ce qu'il voulait…» Sonia, comédienne et directrice du Théâtre régional de Skikda, était attristée par cette nouvelle : «C'est une mauvaise nouvelle. Je viens d'arriver de Skikda. C'est un choc. Pour moi, c'est encore un de mes repères du théâtre qui s'en va…» Le comédien Namoun Madani soulignera la mémoire de Larbi Zekkal : «C'est un grand frère du domaine artistique. J'ai commencé avec lui en 1958 à la radio, au théâtre et puis à la télévision. C'est une grande perte. C'est l'un des derniers des Mohicans…» C'est un pan entier de la mémoire cinématographique algérienne qui s'en va. La levée du corps aura lieu aujourd'hui, à 12h30, au domicile familial sis au 4, Boulevard des Martyrs, à Alger. Le défunt sera inhumé au cimetière de Sidi M'hamed.