L'acteur Larbi Zekkal est décédé vendredi après-midi à l'hôpital Mustapha Pacha d'Alger à l'âge de 76 ans. Il était parmi les plus grands acteurs algériens. On l'a rencontré il y a quelques semaines dans un magasin du boulevard des Martyrs, à quelques mètres de son domicile. Il était presque caché sous un chapeau et derrière le journal qu'il lisait. Larbi Zekkal a toujours été cet homme modeste qui ne veut briller que face au public du théâtre ou la caméra. Le destin a voulu que ce grand artiste qui a joué dans les meilleures pièces de théâtre et les plus beaux films algériens meure tragiquement dans une chute de son balcon du 1er étage de son appartement. Selon une source, l'artiste souffrait d'une dépression. Après avoir mené une excellente carrière de comédien, Larbi Zekkal a réussi également une grande carrière dans le cinéma. Tous les cinéastes, comédiens, acteurs et ceux qui le rencontraient régulièrement au boulevard des Martyrs où il habitait reconnaissent en lui l'homme sérieux, respecté et respectueux. Il était sérieux dans son travail et dans la vie. Malgré son statut de star, Larbi Zekkal est resté simple et ne se faisait pas remarquer lorsqu'il sortait pour passer quelques moments dans le quartier pour voir et discuter avec les voisins ou l'épicier du coin. Né le 19 mai 1934 à Alger, Larbi Zekkal a débuté sa carrière dans le théâtre au début des années 1950 avant de rejoindre la troupe du FLN. Au lendemain de l'indépendance, il fera partie de la troupe du Théâtre national algérien (TNA) sous la direction de Mustapha Kateb et Mohamed Boudia. Il jouera pratiquement dans toutes les pièces et participera à toutes les tournées en Algérie et à l'étranger. En 1968, il avait déjà brillé sur scène en lisant de très beaux poèmes dans la pièce Le Cercle de craie caucasien, mise en scène par le regretté Hadj Omar, aux côtés des comédiens Mustapha Kateb, Abdelkader Tadjer et Keltoum. La pièce avait remporté le premier prix arabe à Damas en Syrie. Par la suite, il se fera remarquer dans des films de la télévision où il sera le premier à interpréter le rôle d'inspecteur de police. Une star vivant dans la simplicité Comme au théâtre, Larbi Zekkal brillera à la télévision avant d'entamer une très belle carrière au cinéma où il est appelé pour jouer dans les plus grands films. Larbi Zekkal, qu'on retrouve dans Hors la loi de Rachid Bouchareb et dont la sortie publique est prévue pour le 22 septembre à Paris, a été distribué par les meilleurs réalisateurs algériens. Il a joué dans L'opium et le bâton d'Ahmed Rachedi, Le vent des Aurès, Chroniques des années de braise (Palme d'or au festival de Cannes 1976) et Hassan Terro de Lakhdar Hamina. Il a également joué dans Moissons d'acier de Ghaouti Bendedouche, De Hollywood à Tamanrasset de Mahmoud Zemmouri, Bâton rouge du Franco-Algérien Rachid Bouchareb, etc. Larbi Zekkal était l'artiste qui ne courait pas derrière la célébrité ni les projecteurs. Comme dans ses rôles, il était simple et aimait la simplicité. Il était vraiment l'artiste qui faisait l'art pour l'art. Une foule nombreuse à son enterrement hier, au cimetière de Sidi M'hamed Bouqebrine, à Alger. Les comédiens et les cinéastes garderont de Larbi Zekkal cette image de grand artiste ayant su rester cet homme humble et simple.