La commune d'El Hassania voit le nombre de sa population diminuer d'année en année. La commune d'El Hassania, située à l'extrême sud-ouest du chef-lieu de la wilaya de Aïn Defla et relevant de la daïra de Bathia, peine à sortir de la précarité, poussant ainsi toute une population à l'exode, comme seule alternative. Distante de 25 km de la ville de Theniat El Had (wilaya de Tissemsilt ) et de 68 km environ du chef-lieu de la wilaya de Aïn Defla, El Hassania est dominée par les monts de l'Ouarsenis qui culminent à plus de 1000 m d'altitude. La situation d'enclavement, dans laquelle est confinée cette commune, est aggravée par une topographie accidentée, alliant monts boisés sur plusieurs kilomètres et pentes et virages interminables. Cette municipalité a été complètement désertée en 1994, suite à un incendie déclenché par des groupes armées détruisant plusieurs infrastructures telles que le siège de l'APC, l'école et le CEM, ce qui a poussé la majorité de la population à l'exode. Délocalisée vers la ville d'El Attaf, l'assemblée communale s'est redéployée l'année suivante, alors que la réouverture des structures éducatives ne s'est faite qu'en 1996. Actuellement, l'APC a bénéficié de quelques projets d'aménagement urbain, mais des habitants estiment que les opérations de dallage et de réfection des trottoirs sont réalisées de façon tellement inappropriée, qu'elles ne contribuent en rien à améliorer le cadre de vie de la population. Absence de commodités de base Les autorités locales de la commune d'El Hassania reconnaissent qu'il y a de sérieux problèmes en matière d'alimentation de la population en eau potable, expliquant que la cause principale, à l'origine de ces perturbations, émane de la vétusté des canalisations. Selon des habitants de cette commune, l'eau ne coule dans les robinets qu'une fois tous les vingt jours. Du coup, beaucoup préfèrent s'approvisionner au niveau de la fontaine publique, dont l'eau, provenant des nappes souterraines, est très appréciée par la population. A l'inverse, celle des robinets contiendrait des éléments toxiques, selon leurs témoignages. Aux dires du P/APC, l'étude pour le renouvellement des conduites d'eau est en cours. Ce même responsable s'engagera à résoudre cet épineux problème dès l'année prochaine. En attendant, tous les moyens du bord sont utilisés par la population pour trouver de l'eau, dans des conditions souvent pénibles. Selon le P/APC et le témoignage des habitants rencontrés sur place, la grande majorité de la population d'El Hassania vit dans le dénuement. Pour cause, une partie importante de la population, en âge de travailler, est confrontée au chômage et à l'emploi précaire. Le taux de chômage est de 40%, estime le premier magistrat de la commune. Un taux de chômage très élevé Il serait de 80%, selon des habitants. Quelques recrutements ont été effectués dans le cadre de contrats à durée déterminée. Ici, la plupart des chefs de famille se comptent parmi les patriotes et les gardes communaux. De petits fellahs y pratiquent, par ailleurs, des cultures vivrières.Le reste des personnes, sans ressources, sont inscrites au filet social ou à la caisse de chômage. Aussi, une forte proportion de la population déserte cette commune en quête d'un travail ailleurs. Pour venir en aide aux plus démunis, l'APC a ouvert, pour la première fois, un restaurant de la rahma durant le mois de ramadhan passé et a distribué près de 640 couffins de produits alimentaires. Sur un autre plan, d'après le P/APC et des résidants de cette localité, le problème de logement ne se pose pas dans cette commune, grâce au quota appréciable attribué dans ce domaine, dans le but évident d'y fixer la population. Cependant, affirme des citoyens, les habitations distribuées depuis des années ne répondent plus aux besoins des familles qui se sont agrandies entre temps.Victime de sa position géographique et d'un certain laxisme des autorités concernées, la commune d'El Hassania voit le nombre de sa population diminuer d'année en année. Actuellement, ils ne sont plus que 4010 habitants à y vivre dans un cadre urbain ingrat où l'état des routes et l'environnement laissent beaucoup à désirer, ce qui explique en partie l'envie de beaucoup de familles d'aller s'installer sous d'autres cieux. A noter que 5 détachements de la garde communale et une brigade de la gendarmerie nationale assurent la sécurité de la région où la présence d'éléments armés est parfois signalée.