De la Tricontinentale à l'altermondialisme », c'est le titre d'un colloque international qui sera organisé aujourd'hui et demain au Sénat, à l'occasion du 40e anniversaire de l'enlèvement et de l'assassinat de Mehdi Ben Barka par la FIDH, l'Institut Mehdi Ben Barka, Mémoire vivante, la Ligue française des droits de l'homme, l'association Mémoire, Vérité, Justice sur les assassinats politiques en France, avec la collaboration du Monde Diplomatique et de la revue Confluences Méditerranée et le soutien de la fondation Jean Jaurès. Le colloque traitera de trois grands thèmes : « Assassinats politiques : crimes et raison d'Etat. » La deuxième séance sera consacrée au « Travail de mémoire et de justice » avec notamment les exemples du Maroc et de l'Amérique latine. La troisième séance abordera les « Nouvelles formes de la solidarité internationale ». Assassinats politiques commis en France Une liste d'une vingtaine d'assassinats politiques commis en France à partir de 1965 a été établie par l'association Mémoire, Vérité, Justice. Cette liste ne reprend que « les affaires qui posent l'implication d'un Etat étranger et l'implication ou risque d'implication, directe ou indirecte, active ou passive, de l'Etat français pendant ou après le crime ». Dans cette liste, outre Mehdi Ben Barka, on retrouve des Palestiniens comme Mahmoud Al Hamchari, l'Algérien Mohamed Boudia, engagé dans la cause palestinienne, Ali Mécili, Henri Curiel, l'ancien Premier ministre iranien Chapour Bakhtiar, l'imam Sahraoui, la représentante de l'ANC en France Dulcie September et une quinzaine de Basques. L'avocat Henri Leclerc, représentant la LDH française et la FIDH, relève une « permanence d'assassinats en France non élucidés », « une complicité de services secrets de tous les pays pour cacher les faits et ne pas les élucider ». « Ces assassinats ont été commis avec la complicité ouverte, tacite des autorités françaises », a-t-il ajouté.