de malversationsLe rapport d'enquête de la commission d'enquête dirigée par l'ancien président de la Réserve fédérale américaine (FED), Paul Volcker, sur les allégations de corruption dans le cadre du programme onusien « pétrole contre nourriture » en faveur de l'Irak alors sous embargo, ne cesse de créer des remous. Avant-hier, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a qualifié d'erronés certains documents établis par la commission d'enquête impliquant des personnalités russes. « Les documents qu'ils nous ont montrés étaient falsifiés, ils contenaient des signatures falsifiées de personnalités russes officielles », a affirmé M. Lavrov, cité par des agences de presse. Le document révèle que les manipulations du programme « pétrole contre nourriture » ont permis de détourner 1,8 milliard de dollars et auxquelles plus de 2200 entreprises ont participé. D'après le rapport Volcker, plus de 2200 grandes entreprises issues de plus de 60 pays seraient impliquées dans le scandale. Selon le rapport, 139 sociétés ont payé des surcharges illégales et 2253 lui ont versé des commissions sur des marchandises exportées en Irak. De la banque française BNP au pétrolier américain Texaco, en passant par le groupe d'ingénierie britannique Weirgroup ou les allemands DaimlerBenz et Siemens, l'enquête épingle de grandes sociétés dans le monde entier. Deux diplomates français, Jean-Bernard Mérimée, 68 ans, ambassadeur de France à l'Onu entre 1991 et 1995, et Serge Boidevaix, 77 ans, ancien secrétaire général (« numéro deux ») du ministère des Affaires étrangères en 1992-1993 sont ainsi soupçonnés de « trafic d'influence » et de « corruption active d'agents publics étrangers ». Les autorités françaises ont avancé que les poursuites engagées par la justice française visaient des « activités privées » de deux anciens diplomates. L'Algérie est également pointée d'un doigt accusateur. Repris par notre confrère Le Quotidien d'Oran, des extraits du rapport Volcker évoquent l'implication de sociétés algériennes. On saura ainsi que Sonatrach et la compagnie Energy Investment and Trade Ltd., qui ont acheté du pétrole brut à l'Irak pour des montants de contrats respectifs de 953,181 et 156,155 millions de dollars, sont citées comme des compagnies qui « n'ont pas répondu » aux demandes écrites de la commission d'enquête. Parmi des milliers d'entreprises ayant vendu des biens humanitaires à l'Irak, il y en a 31 algériennes dont une allemande basée en Algérie, 19 d'entre elles sont accusées de malversations. Les auteurs du rapport précisent que les 31 entreprises algériennes n'ont pas répondu aux demandes de la commission d'enquête pour d'éventuelles explications. Le montant global des malversations algériennes serait estimé à 10 421 595 dollars et ce serait l'OAIC qui vient en tête avec 4 059 millions de dollars (MUSD) de commissions sur un montant global des contrats de 43,711 (MUSD). Les extraits du rapport cités par Le Quotidien d'Oran implique notamment l'Entreprise de production de matériel agricole (PMA) avec un contrat de 18,926 MUSD, dont 1,785 MUSD en commissions, l'ENAD avec 1,432 MUSD sur 20,775 MUSD, l'ENASEL avec 511 835 dollars sur 7,204 MUSD, OES-Algérie avec 504 713 dollars de malversations sur un contrat de 24,669 MUSD, le Complexe moteur et tracteur avec 493 849 dollars sur 7,395 MUSD, BAG Spa (cylindres et valves) 422 510 dollars sur 7,886 MUSD, SIMAP (photocopieurs, papiers...) 310 369 dollars sur 4,485 MUSD. La liste se poursuit avec les câbleries électriques d'Alger avec 207 252 dollars de commissions sur 4,990 MUSD, la Société de conception et fabrication lessive main et machine avec 202 649 dollars sur 3,623 MUSD, l'entreprise des industries du câble de Biskra avec 197 060 dollars sur 2,392 MUSD, Handling and Stacking Equipement Co (entreprise allemande basée en Algérie, selon le rapport) 125 975 dollars sur 1,373 MUSD, la Compagnie d'énergie et d'études maritimes (CEEM) 45 998 dollars sur 503 000 dollars, IMC (équipements médicaux) avec des commissions de 46 185 dollars sur 456 435 dollars, GIPEC avec 36 890 dollars sur 7,276 MUSD. L'Entreprise nationale des appareils de mesure 30 470 dollars sur 309 194 dollars, SOFARM (médicaments) 9840 dollars sur 108 244 dollars. Par contre, le rapport ne précise pas les montants des commissions qu'aurait versées l'Entreprise nationale des tubes et transformations (ANAB) et Modern Ceramics dont les montants des contrats respectifs sont de 11,751 MUSD et 4,869 MUSD. Des sociétés telles que ASMIDAL, la Société industrielle des détergents de Tikjda, l'ENREC (Spa - Batteries), l'ENCG, FERROVIAL, LAD Pharma, MARGAL Compagnie (margarine végétale), l'ENMTP, la SNVI, SAIDAL, RECTA Industries (Pompes à eau) et POVAL (ex-PMH) ont vendu des « biens humanitaires » à l'Irak mais ne sont pas accusées par le rapport Volcker. Pour l'instant, aucune réaction officielle ne s'est fait entendre.