Réaction n Le secrétaire général, Kofi Annan, s'est engagé, mercredi, à prendre des mesures énergiques pour mettre fin aux pratiques qui se sont fait jour. Lundi, un ancien fonctionnaire de ce service, le Russe Alexander Yakovlev, a plaidé coupable devant la justice américaine sur les trois chefs d'accusation de complot, fraude et blanchiment d'argent, le jour même où le rapport de la commission Volcker, chargée par l'ONU d'enquêter sur le scandale du programme onusien «Pétrole contre nourriture» en Irak, l'accusait de corruption. Selon le bureau du procureur de Manhattan, David Kelley, M. Yakovlev, qui travaillait au département des acquisitions de l'ONU, aurait reçu «au moins des centaines de milliers de dollars» de compagnies souhaitant obtenir des contrats avec l'ONU. Dans sa première réaction à la publication d'un rapport d'étape par la commission Volcker, M. Annan a dit à la presse, au sujet de l'affaire Yakovlev : «Nous prenons des mesures très énergiques pour assurer qu'il n'y ait plus de mauvaises graines dans ce département.» «Nous avons déjà pris certaines mesures, étudié certaines questions, mais nous allons agir très énergiquement pour assurer que ce qui s'est passé ne se reproduise pas», a-t-il ajouté. M. Yakovlev, qui est en liberté sous caution de 400 000 dollars, avait démissionné récemment de l'ONU à la suite d'allégations selon lesquelles il avait octroyé un contrat à une compagnie employant son fils. Le président de la commission d'enquête, Paul Volcker, avait déclaré, lundi, que de «sérieuses questions» restaient posées sur le rôle joué par le fils de M. Annan, Kojo, ancien employé de la société suisse Cotecna qui avait obtenu un contrat dans le cadre du programme «Pétrole contre nourriture». M. Volcker avait ajouté qu'un courriel récemment découvert soulevait des «questions supplémentaires» sur ce que savait le secrétaire général des liens de son fils avec la Cotecna. M. Annan a regretté que le prochain rapport de la commission Volcker soit attendu début septembre, quelques jours avant la réunion à l'ONU d'un sommet mondial devant, en principe, adopter un vaste projet de réforme de l'Organisation. L?ancien directeur du programme «Pétrole contre nourriture» en Irak, Benon Sevan, a, lui aussi, «tiré de manière corrompue un bénéfice financier», a affirmé, lundi, la commission indépendante qui enquête sur ce scandale. Dans son troisième rapport d'étape, la commission, indique que M. Sevan a bénéficié, pour un montant de 147 184 dollars, des allocations de pétrole accordées, à sa propre demande, à la compagnie African Middle East Petroleum (Amep), dirigée par l'Egyptien Fakhry Abdelnour, un cousin de l'ancien secrétaire général des Nations unies, Boutros Boutros-Ghali. Le gouvernement irakien a trouvé «regrettable» l'implication de cet ancien responsable de l'ONU, dans cette affaire de corruption. «Il est regrettable que d'anciens responsables de l'ONU soient impliqués dans de telles affaires», a déclaré à la presse à Bagdad le porte-parole du gouvernement.