Abdelaziz Belkhadem n'est visiblement pas prêt à renoncer à sa revendication d'une révision de la Constitution. Le secrétaire général du FLN a, encore une fois, défendu son « projet », jeudi dernier devant les commissions communales des kasmas d'Alger. « Il y a des choses qui ne marchent pas avec ce que nous souhaitons réaliser », a expliqué M. Belkhadem qui ne rate désormais plus la moindre occasion pour rebondir sur la question. Il a précisé dans le même sillage que la révision de la Constitution est, avant tout, une question qui a des explications objectives. M. Belkhadem a ainsi justifié la volonté du FLN d'aller vers cette révision par le fait que la Constitution de 1996 est truffée d'incohérences. Incohérences ? M. Belkhadem en a cité une : l'absence de définition exacte et claire du régime algérien. Pour lui, il faut choisir un seul régime et définir les prérogatives de chacun. Faudrait-il aller donc vers un régime présidentiel, comme aux Etats-Unis, semi-présidentiel comme en France ou parlementaire comme en Grande-Bretagne ? Le FLN plaide pour un régime présidentiel qui donnera le pouvoir absolu au président de la République. M. Belkhadem l'a bien souligné, rappelle-t-on dans une émission radio la semaine dernière. Le secrétaire général du FLN, est-il précisé dans un communiqué du parti, a également justifié la révision constitutionnelle par la nécessité de revoir la loi sur les partis. A ce propos, le chef en second du vieux parti ira loin jusqu'à suggérer l'élimination des partis du « second collège ». Autrement dit, M. Belkhadem propose le retrait pur et simple d'agrément aux partis qui n'arriveraient pas à obtenir un pourcentage supérieur par exemple à 5%. Cette future loi sur les partis devrait, selon la philosophie imaginaire de l'ex-parti unique, fixer un seuil minima qu'un parti doit obtenir pour continuer à exister. Pour lui, ne devraient rester sur l'échiquier politique que « les partis qui ont un ancrage populaire ». Lesquels ? Sans doute, M. Belkhadem fait allusion à l'Alliance présidentielle et peut-être à un ou deux autres partis on ne sait lesquels. M. Belkhadem omet de préciser que les urnes utilisées dans les élections en Algérie sont toujours « opaques », alors que dans les démocraties occidentales, qui semblent inspirer M. Belkhadem, les urnes sont transparentes comme leurs élections d'ailleurs. Plus que cela, le chef en second du FLN revendique la suppression du mode proportionnel dans les élections locales et de wilaya. Le secrétaire général du FLN veut qu'il y ait une majorité absolue et non pas relative. Il affirme que la révision de la loi électorale constitue une des priorités du parti, après l'achèvement du renouvellement des structures de base. M. Belkhadem ambitionne de « maintenir le FLN comme la première force de proposition dans le pays ».