Le FLN peine à dépasser ses clivages internes. Bousculé par plusieurs échéances, notamment la réunion du conseil national du parti qui ne s'est pas tenue depuis mars 2005, Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général, tente désespérément de résoudre les nombreux problèmes dont souffre l'ex-parti unique. Son allocution prononcée à l'ouverture d'une rencontre des superviseurs du parti, tenue jeudi dernier à Alger, renseigne sur les difficultés qu'il rencontre dans la gestion des affaires du vieux parti. « Aujourd'hui, il n'y a plus de listes électorales ou de postes pour lesquels les militants vont se bagarrer. Il faut resserrer les rangs et dépasser les problèmes au niveau de la base », a-t-il déclaré en présence des membres de l'instance exécutive du parti et de certains députés FLN, en affirmant que « quatre mouhafadhas et certaines kasmas demeurent encore bloquées ». Abdelaziz Belkhadem dénombre, dans la foulée, les défaillances enregistrées dans la restructuration du parti au niveau local. Des défaillances allant du non-renouvellement des cartes d'adhésion au parti à l'abandon de l'action politique, en passant par l'absence de mobilisation des militants et le délaissement des biens du FLN. « Les luttes pour l'obtention des postes et le repositionnement risquent de mener le parti à l'implosion, si la situation n'est pas résolue à temps », avertit-il, en minimisant, toutefois, l'ampleur de la menace. Mainmise sur le parti Dans ce sens, l'orateur affirme que les rapports remis par les superviseurs chargés d'évaluer la situation organique seront pris en compte dans la prise de décisions. La nomination de ces superviseurs, faut-il le souligner, ne fait pas l'unanimité chez les mouhafedhs réunis le même jour à l'hôtel Mouflon d'or d'Alger. Ils (les mouhafedhs, ndlr) considèrent comme « une humiliation » la désignation des superviseurs pour établir un bilan général sur la situation du parti, d'autant que leur tâche à la tête des mouhafadhas consiste à faire le même travail. Le secrétaire général du FLN veut, semble-t-il, asseoir sa mainmise sur le parti en prévision du congrès extraordinaire du parti qui ne cesse d'être renvoyé. Il semble vouloir surtout renforcer son contrôle sur le FLN pour réussir la campagne pour la révision constitutionnelle et soutenir la candidature du président Bouteflika à un troisième mandat. « Le FLN doit se préparer à mener un travail de proximité et de sensibilisation auprès des militants du parti et de la population en appelant à la révision de la Constitution pour permettre au Président de se porter candidat à un troisième mandat », lance-t-il avant d'ajouter : « Que ce soit à l'APN ou lors d'un référendum, selon le choix du président de la République, le FLN doit jouer le premier rôle pour faire passer le texte portant révision constitutionnelle. » Les travaux de la rencontre avec les superviseurs du FLN ont été poursuivis à huis clos et ont duré presque toute la journée. L'ouverture de la deuxième réunion avec les mouhafedhs, prévue pourtant à 10h30, n'a eu lieu que vers 17h. Abdelaziz Belkhadem a également exhorté ces derniers à s'impliquer davantage dans l'action politique et socioculturelle et à « tenter de capter les jeunes compétences ». Revenant sur la question des communes bloquées, le secrétaire général du FLN dira qu'« il ne reste à présent que 15 assemblées communales, dont 3 sont contrôlées par le FLN ». « Si le problème n'est pas résolu, ces APC seront dissoutes et de nouvelles élections seront organisées », a-t-il rappelé.