La plus belle voix masculine arabe de l'après-guerre : tel était- il qualifié à juste titre d'ailleurs. En effet, Salim Halali est né à Annaba le 30 juillet 1930. Issu d'une famille de boulangers originaire de Souk Ahras. Très jeune, il quitte sa famille pour s'installer en France, à Marseille particulièrement, et ce, en mars 1934, puis il se dirige à Paris pour l'exposition universelle de 1937. Là, il commence une carrière de chanteur, essentiellement en espagnol. Dans ses mémoires, Mahieddine Bachtarzi raconte que c'est grâce à Mohamed El Kamal que la carrière de Salim Halali démarre pour devenir fabuleuse « celle de chanteur oriental. » Toujours dans ses mémoires, Mahieddine Bachtarzi raconte la découverte de Salim Halali qui eut lieu en France dans un cabaret. En effet, Salim Halali se dirige directement vers Mahieddine pour le saluer chaleureusement et lui raconta comment il lui permit d'assister à un spectacle à Annaba alors qu'il n'avait pas d'argent, pour rentrer au théâtre. A partir de là, Salim Halali devient un grand ami de Mohamed El Kamal qui avait assisté à la discussion entre Mahieddine et Salim. Ensuite, ils ont travaillé ensemble pendant plusieurs années. 1938, il fit une tournée avec la troupe de Bachtarzi visitant toute les capitales européennes, faisant une montée fulgurante malgré sa préférence pour la chanson espagnole. Il est resté très attaché à la musique algérienne, détenant ainsi le record des ventes de disques en Afrique du Nord. En 1940, il est sauvé des camps de concentration par cheikh Si Kaddour Benghabrit, alors recteur de la mosquée de Paris qui lui délivre une attestation de conversion à l'Islam au nom de son frère, et qui pour corroborer cela fait graver son nom sur une tombe abandonnée du cimetière musulman de Bobigny. De plus, il le fait engager au café de la Mosquée de Paris, où il se produira régulièrement avec d'autres artistes. A partir de 1947, il crée un cabaret à Paris, un autre à la rue du Collisée. En 1949, il décide de vivre au Maroc et s'installe à Casablanca, où il ouvrit un des plus somptueux cabarets du monde Le Coq d'or, engageant régulièrement des artistes maghrébins, tunisiens en particulier, tels que Chafia Rochdi à laquelle il vouait une admiration sans bornes. En 1965, il se retira à Cannes dans une somptueuse villa, où il est entouré d'œuvres d'art et de bibelots rares. En 1970, il entreprend une deuxième carrière, en français cette fois-ci avec une mélodie qui reste très influencée par la musique arabe. Pour clore une carrière aussi pleine et brillante et pour montrer son attachement à son pays natal, l'Algérie, Salim Halali vient d'abandonner tous ses droits d'auteurs et les royalties à une association de bienfaisance algérienne, montrant par-là une générosité de cœur et sa solidarité avec le peuple algérien dont il s'est toujours senti partie intégrante.