La gestion participative dans les assemblées locales, à laquelle appelle le gouvernement de ses vœux, est déjà en application dans certaines localités du pays. Une coordination des comités des villages de la commune d'Azazga, constituée depuis plus d'un an, travaille en étroite collaboration avec les élus locaux qui ont eu recours à de nombreuses reprises à l'apport des représentants villageois pour sortir de situations de blocage avéré. L'implantation d'une décharge contrôlée ou d'un centre d'enfouissement technique prend souvent les contours d'un problème insoluble, en raison des oppositions fermes de riverains. La réquisition de la force publique, à supposer qu'elle est à la portée des P/APC, ce qui n'est guère le cas, ne peut pas constituer la meilleure solution pour lever des oppositions parfois irrationnelles entravant le lancement de projet d'utilité publique. A partir du moment où il y a confrontation, le problème change de nature, et le conflit déborde sur des terrains encore plus incontrôlables, alors qu'il s'agissait initialement que de l'aménagement d'infrastructures pour le traitement des rejets de la collectivité et enrayer la menace sur la santé publique. Les élus locaux, négociant parfois mal l'après-élection, se retrouvent incapables d'obtenir le consensus auprès des individus ou des communautés villageoises au sujet de l'affectation d'équipements collectifs. Le plan de développement s'en trouve alors compris et de nombreux projets mis en suspens. La détermination initiale des élus s'estompe et la colère des administrés ne fait que croître. La participation directe des représentants des villages dans la gestion des affaires de la commune, telle que projetée par le gouvernement et mise en application dans certaines localités, est de nature en effet à remettre en marche de nombreuses collectivités locales où le fonctionnement est réduit à sa plus simple expression, parfois en dépit de la disponibilité d'importants moyens financiers et de programmes de développement. La wilaya de Tizi Ouzou a vécu ces dernières années des cycles récurrents de fermeture d'APC par des citoyens, souvent à l'initiative des comités de villages. Les revendications sont toujours légitimes, mais ces actions n'ont eu pour effet que d'écraser le peu de prérogatives qui restent aux élus locaux, vu que c'est l'administration qui s'invite en arbitre, s'empressant de prendre en charge les requêtes exprimées. Il apparaît que la meilleure option, ce n'est pas de fermer l'APC, mais d'y entrer.