Le nouveau rapport prévisionnel de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) table sur une légère hausse de la demande mondiale de brut pour l'année en cours. Signe d'une reprise, même à pas de tortue, de l'économie mondiale, dont la locomotive est tirée essentiellement par les pays de l'OCDE, mais surtout par certains Etats émergents à l'instar de l'Inde et la Chine. Ainsi, la demande mondiale de brut pour l'année 2010 devrait progresser de 1,3% selon le rapport mensuel de l'OPEP, diffusé hier. Cette organisation a laissé inchangés ses pronostics pour 2011. «Malgré quelques revers et quelques turbulences, la reprise de l'économie mondiale continue de soutenir la consommation de pétrole», lit-on dans le rapport en question. En volume, la croissance de la demande mondiale de brut devrait être de l'ordre de 1,13 million de barils par jour (mbj) pour atteindre au total 85,59 millions de barils/jour sur l'ensemble de 2010. Les précédentes prévisions de l'OPEP tablaient sur une progression de l'ordre de 1,2%, soit de 1,05 million de barils/jour. D'après les experts de l'OPEP, la révision à la hausse des prévisions de la demande mondiale de pétrole s'explique par des signaux de croissance économique «plus forte que prévue au premier semestre de l'année en cours». Cependant, l'organisation, qui regroupe les pays exportateurs de pétrole, a gardé inchangées ses prévisions pour 2011. La progression devrait donc être de 1,2% à 86,64 mbj. La publication du rapport mensuel de l'OPEP précède la tenue, demain, d'une réunion des ministres de l'Energie des pays membres, une entrevue qui devrait fixer l'attitude de cette organisation face à l'évolution des marchés. Selon toute vraisemblance, les représentants des pays membres de l'OPEP devraient garder inchangés les niveaux actuels de production, compte tenu de la satisfaction affichée par certains ministres par rapport à l'évolution des prix. Le ministre saoudien du Pétrole, Ali Al Nouaïmi, dont les propos ont été rapportés par les agences de presse, a déclaré, hier, à Vienne, qu'il était «satisfait» des prix du pétrole et qu'il ne voyait aucun besoin d'augmenter la production de brut. Un avis partagé par le ministre de l'Energie du Qatar, Abdullah bin Hamad Al Attiyah, qui a déclaré, lui aussi, que les prix actuels étaient «confortables» et que l'OPEP allait vraisemblablement maintenir ses niveaux de production. Du côté algérien, le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, a estimé qu'«un prix du baril compris entre 90 et 100 dollars est raisonnable», par rapport au niveau actuel de production des pays membres. Les marchés internationaux marquent ces dernières semaines une pause autour de 70 à 80 dollars le baril, un niveau jugé satisfaisant par bon nombre de pays de l'OPEP. Hier, les prix s'orientaient à la baisse en début d'échanges européens. Par ailleurs, le baril de brent de la mer du Nord pour livraison en novembre s'échangeait à 82,82 dollars sur l'InterContinental Exchange de Londres, en baisse de 90 cents par rapport à la clôture de lundi. Sur le marché new-yorkais, le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance cédait 95 cents à 81,26 dollars.