C'est à la faveur du mauvais temps qu'apparaissent toutes les carences en matière de gestion et d'entretien des réseaux d'assainissement et des voiries, et cela jusqu'au cœur même de la ville. À chaque précipitation, les habitants vivent les mêmes calvaires. Le moindre déplacement, la moindre activité se transforment en épopée et en épreuve décathlonienne ". Rues et ronds-points gorgés d'eau, quartiers inondés par les eaux pluviales et la boue. En guise de toutes réponses et d'excuses, l'APC et la wilaya invoquent des histoires d'avaloirs et de regards d'égouts bouchés ou à déboucher. Une fois encore cette année, pour ne pas déroger à la règle, les constantinois ont subi des désagréments qu'ils redoutent d'ailleurs de rencontrer à nouveau l'hiver. Pourtant les services de l'APC ont claironné que des mesures préventives avaient été prises avec le traitement de la quasi-totalité des avaloirs et des regards situés sur le territoire de la commune. Des moyens humains et matériels conséquents ont semble-t-il été mobilisés pour … ne rien y faire finalement ou presque. En effet, bien que les opérations de curage des avaloirs soient nécessaires et fassent partie de la gestion urbaine, le mal se trouve ailleurs à Constantine. Et pour cause, ces vingt dernières années, les attributions des marchés, notamment ceux concernant la réalisation des voiries, l'aménagement des axes principaux et autres carrefours et ronds-points, ont été trop souvent attribués à des entreprises n'ayant pas les qualifications requises ou qui ont préféré «grignoter» sur les offres financières relatives au montant du marché. Pour cela on passait l'éponge en sacrifiant quelques principes et normes universels que l'on doit appliquer aux VRD. Ainsi à Boumerzoug, Boussouf, Djebel El Ouahch, El Mouna ou Oued El Had et dans la plupart des nouveaux quartiers et extensions urbaines des voies ont été réalisées sans système d'évacuation des eaux pluviales et sans réseaux d'égout ou, s'ils ont été faits, ils ne répondent à aucune exigence en la matière. Dans certains cas comme à El Gammas, quartier de la périphérie est de Constantine, le réseau d'assainissement ne répond plus aux normes pour cause d'accroissement urbain, ainsi que l'absence d'entretien des voiries ont transformé ce groupement d'habitations en un immense douar. Les locaux commerciaux sont noyés à chaque fois dans la boue, et les eaux pluviales envahissent également les rez-de-chaussée des immeubles. Les bus et les taxis fuient ce quartier en temps de pluie refusant de s'y rendre catégoriquement. De même que pour la chaussée, et le constat est valable pour la plupart des grands quartiers, anciens et nouveaux qui ceinturent la ville, les pentes sont inexistantes ou plutôt si : des creux et des affaissements voient le jour et se transforment en retenues d'eau aux moindres précipitations. C'est pratiquement toute la grande périphérie de Constantine qui doit être rattrapée et corrigée. Les autorités locales qui viennent de lancer des projets pharaoniques, à l'image du pont géant Transrhummel, dans le cadre du plan de modernisation de la ville, devraient revenir à des choses plus concrètes. Car, à ce rythme, il y'aura toujours un passif lourd à gérer et on accusera toujours des décennies de retard.