Deux tendances, l'une autour du colonel Abid, député, une autre sous la coupe de Mohamed Freha, de la kasma des anciens moudjahidine (dite n° 2), et un groupuscule d'électrons libres, qui s'agitent de temps à autre, à l'exemple de M. Dif, représentent en gros la configuration organique du FLN à Oran. On est plus dans le clivage redresseurs-anciens pro-Benflis mais, effet de vases communicants oblige, l'équation est tellement complexe aujourd'hui qu'aucune solution ne semble possible pour dénouer une crise qui date de près de sept ans et qui s'est aggravée au fil du temps. Les deux parties (elles-mêmes caractérisées par des va-et-vient incessants) sont inconciliables et, comme à chaque rendez-vous organique ou électoral, Oran multiplie ses listes avec, à chaque fois profitant de la cacophonie ambiante, des noms parachutés, à l'instar de l'équipe qu'on a imposée sous la bannière du parti à la tête de la mairie d'Oran lors des dernières élections locales, mais qui n'avait rien à voir avec le FLN. «Le travail de restructuration se poursuit normalement, nous avons installé 36 kasmas sur les 40 et l'opération sera terminée dans les délais (la fin du mois en cours, ndlr)», déclare, sûr de lui, M. Abid, qui a l'avantage d'occuper stratégiquement le siège de la mouhafadha du parti et qui assure que cette opération s'est effectuée sous la bénédiction des six superviseurs dépêchés à l'occasion par la direction centrale. L'aile Freha ne reconnaît pas la légitimité du colonel Abid en tant que mouhafedh, mais sa volonté de déloger ce dernier du local officiel du parti est restée un vœu pieux et tous les appels lancés dans ce sens n'ont pas été suivis d'effet. «Nous avons nos 40 kasmas qui sont déjà structurées depuis 2006», assure un responsable de la kasma 9 ouverte dans son propre domicile, pro-Freha (ce dernier était, mardi, à Alger pour tenter de valider cette liste). Un militant de la kasma 3, qui se targue d'être neutre, pense, quant à lui, que cette situation a une volonté de casser le parti à Oran pour l'empêcher d'avoir l'influence régionale qu'il avait dans le passé. La complexité de la situation est aggravée par l'attitude, par ailleurs, dénoncée et prônée par Abdelaziz Belkhadem qui s'est toujours gardé de prendre position, laissant ses lieutenants, chacun selon ses intérêts, tenter d'interférer pour réunir les troupes, en vain, jusque-là.