Le projet de contournement de la ville de Chelghoum Laïd était dans l'air du temps depuis de bien nombreuses années et n'a pas manqué de rebondir au-devant des préoccupations des exécutifs communaux qui se sont succédé, et dont la plupart en ont fait leur cheval de bataille. Censé être la panacée au calvaire infernal des riverains qui résident de par et d'autre de la chaotique avenue du 1er Novembre (tronçon de la RN5) qui, pour rappel, connaît une intense et ininterrompue circulation routière, et la solution idoine pour décongestionner le monstrueux trafic de cet itinéraire, le projet a, le moins que l'on puisse dire, accouché d'une souris. La réalisation de l'évitement sud du chef-lieu de commune, qui s'étend sur un parcours de 1,8 km, aura coûté la bagatelle de 4 milliards de centimes, dont une partie subventionnée par la wilaya et l'agence foncière, nous confirme une source proche de l'APC. A cela, il faut ajouter que le tracé en question a, depuis sa réception il y a près de 6 ans, nécessité des travaux de confortement et d'aménagement engagés à grands frais (réfection de la voirie et pose de bitume). Le comble, c'est que la saga des poids lourds est toujours de mise et le cadre de vie des habitants n'a pas évolué d'un iota. Aussi bien celui concernant les citoyens du centre-ville par où transitent des milliers de camions de gros tonnage que ceux situés sur le passage du soi-disant contournement, c'est-à-dire les résidents des lotissements Benboulaïd, Boudiaf et Houari Boumediène. Ainsi, le quotidien des uns et des autres s'est transformé par la magie de l'insouciance, la bêtise humaine, et le manque de tact flagrant des responsables concernés toujours enclins à mettre la charrue avant les bœufs, en un calvaire démentiel. Et pour preuve, les nuisances sonores diaboliques, et en corollaire le terrible fléau de la pollution générée par engins et les « mastodontes » de la route, ne sont plus réductibles comme avant aux seuls quartiers implantés dans la périphérie de la RN5, mais s'en trouvent paradoxalement transposés à tous les quartiers de la bande sud de la ville. Dans ce magma anarchique conforté par le divorce patent des autorités compétentes, il est établi et prouvé que cette situation d'immobilisme a fait les choux gras des camionneurs et des routiers qui ne se font pas prier pour « contourner » le contournement atypique de la commune de Chelghoum Laïd et bifurquer par le centre-ville, une façon comme une autre de raccourcir le trajet d'un millier de mètres. Logique dès lors d'induire que la sécurité de la population et le cadre de vie citoyen ne figurent pas parmi les priorités de l'heure.