Des mesures ont été prises pour réguler cette activité temporaire dans la capitale, afin d'éviter que la ville ne subisse les désagréments liés à la commercialisation du bétail. A l'approche de l'Aïd El Adha, les rues d'Alger se transforment, comme chaque année, en un vaste souk à bétail. Presque aucune commune n'y échappe. Des locaux commerciaux sont transformés, pour la circonstance, en étables pour abriter des moutons le temps qu'ils soient écoulés. Aucune considération n'est accordée au voisinage qui doit subir les conséquences de ce genre d'activité avec patience, sous l'œil indifférent des autorités. A Diar El Djemaâ, dans la commune de Bachedjerrah, des locaux d'entreprises fermées sont loués à des «opérateurs» occasionnels, pour les transformer en lieux de vente de moutons. Le voisinage se plaint des odeurs et des restes de foin et autres aliments éparpillés entre les bâtiments. C'est le même décor imposé aux habitants de la rue Necira Nounou à Sidi M'hamed. Un hangar abrite un cheptel, avec tous les inconvénients que cela génère pour les occupants des bâtiments limitrophes. Dans la commune de Mohammadia, ce sont des rez-de-chaussée de somptueuses villas qui accueillent les ovins. «Ces revendeurs font des affaires en quelques semaines au détriment du voisinage qui subit la saleté et les mauvaises odeurs», se désole un habitant des Pins Maritimes, un quartier réputé calme le reste de l'année. Les communes de Bordj El Kiffan et de Bordj El Bahri n'échappent pas aux vendeurs occasionnels de moutons, puisque plusieurs points de vente se sont développés sur la RN 24. Des embouteillages sont enregistrés quotidiennement sur ces tronçons routiers. Les APC indifférentes ? La wilaya d'Alger a pourtant pris une panoplie de mesures pour réguler cette activité temporaire, pour éviter qu'Alger ne subisse les désagréments liés à la commercialisation du bétail. Une note a été adressée la semaine dernière à tous les présidents des APC les invitant à délimiter les points de vente de cheptels. Aussi, des vétérinaires et d'autres techniciens de la santé et de l'hygiène devraient être mis à la disposition des vendeurs et des clients pour prévenir tout risque pour la santé publique. Qui est donc responsable de cette anarchie qui caractérise chaque année cette vente ? Les maires s'en lavent les mains. «Les directives sont appliquées à la lettre», rassure M. Lakrouz, P/APC de Rouiba, où un seul point de vente est agréé par les services de la commune. Tous les moyens communaux sont mis à la disposition de la population pour l'achat de leur mouton de l'Aïd, au niveau de Haï El Badr (Hamiz), dans les meilleures conditions, précise le même responsable. Tous les autres points qu'on aperçoit sur les bords de la route, au niveau de cette commune sont illégaux et échappent totalement au contrôle, à en croire M. Lakrouz qui explique également que toute vente dans des hangars ou locaux fermés est illégale. Dans la commune d'Alger-Centre, aucun point de vente n'est toléré, les responsables de cette commune décrètent «illégale» toute surface dédiée à ce genre d'activité. «Tout initiateur de ce genre de commerce est considéré ici comme passible de poursuites judiciaires et son local risque la fermeture», a déclaré un élu de l'APC d'Alger- Centre.Le premier responsable de la commune de Rouiba pointe un doigt accusateur vers les services de sécurité les considérant comme responsables de la prolifération de ces points informels de vente de moutons. «Nous avons affiché nos arrêtés concernant la surface de vente et les mesures prises et c'est à la police et à la gendarmerie de veiller à l'application de ces mesures».