A la faveur de l'ouverture de la campagne électorale pour le scrutin des partielles du 24 novembre, le théâtre communal Kateb Yacine de la ville de Tizi Ouzou a abrité hier après-midi un meeting animé par Hamid Lounaouci, secrétaire national du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), chargé des relations avec les institutions. D'emblée, le conférencier souligne, face à quelques centaines de présents, avec satisfaction que « le climat s'apprête enfin en Kabylie pour renouer avec la pratique politique ». « Si nous nous sommes refusés à participer aux élections locales en 2002, c'est en raison du fleuve de sang qui séparait la population des institutions », précise cet ancien ministre des Transports en stigmatisant le fait qu'« avec une participation oscillant entre 3% et 7%, le Pouvoir avait validé, à l'époque, les résultats du scrutin pour ce déjuger après trois ans et se résoudre à dissoudre ces mêmes Assemblées en traitant leurs occupants d'indus élus ». Une pratique que M. Lounaouci qualifie d'« incohérence d'Etat ». En rappelant le contexte ayant prévalu en 2001, l'ex-député RCD affirme que le régime en place avait trouvé lors de la crise du printemps noir « l'aubaine d'éradiquer les partis politiques en Kabylie. Il fallait disqualifier ces partis après les avoir accablés de tous les maux de la société ». Selon l'orateur, « le problème du Pouvoir était de substituer aux acteurs politiques des partis de l'Administration ». Pour ce faire, 117 milliards de centimes auraient été déversés pour « polluer l'atmosphère et les gens été payés ainsi pour recourir à l'insulte et la corruption », indique le conférencier. Selon lui, « le résultat est une accumulation effarante des problèmes sociaux ainsi qu'un taux de chômage entre 60% et 70% dans certains villages de Kabylie ». L'analyse de ce cadre du Rassemblement est que « le régime s'est constitué sur trois pieds : un parti politique unique, une économie centralisée avec un monopole d'Etat, mais aussi un appareil répressif », dans l'objectif de mettre en échec l'opposition, précisant qu'« aujourd'hui, cet appareil répressif est devenu plus technique mais plus violent ». En s'opposant à cette entreprise de déstabilisation, « le RCD compte, lors de ce mandat de 20 mois, gérer les grandes urgences avant de se préparer à l'échéance de 2007 pour faire barrage à la corruption et à l'argent sale et restaurer un fonctionnement politique normal en Kabylie ». A une question d'un citoyen au sujet du rapprochement entre le RCD et le FFS, l'orateur répond que « l'islamisme qui séparait les démocrates se trouve, à présent, l'allier du Pouvoir. Notre position est un acte sincère et de conviction, car il urge de rassembler les démocrates. Mais nous avons notre propre identité et nous la revendiquons, car nous avons confiance en nos candidats et militants ».