M. Hamid Lounaouci, membre de la direction nationale du RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie) a animé hier une conférence-débat au théâtre Kateb-Yacine de Tizi Ouzou dans le cadre de la campagne électorale pour les partielles du mois en cours. D'emblée, l'orateur a mis l'accent sur l'importance que recèle l'échéance du 24 novembre. L'état de délabrement des villes de Kabylie gagnées aujourd'hui par l'insécurité, la régression économique, le chômage qui affecte le plus grand nombre et la déstructuration sociopolitique de la région sont assimilés par le conférencier à un “véritable crime d'Etat”. C'est que, aux yeux du conférencier, le pouvoir semble décidé à régler ses comptes à une région, la Kabylie, pour s'être de tout temps opposée à lui. “Depuis l'indépendance, la Kabylie a de tout temps refusé la soumission et ce, grâce à des générations de militants qui ont animé l'opposition démocratique”, a affirmé Lounaouci pour qui, c'est grâce à cette dernière que “la Kabylie est restée indemne de la pollution du pouvoir et de l'intoxication islamiste”. C'est à vrai dire pour cette double raison que le pouvoir a décidé de casser la région qui refuse la normalisation, selon la conviction du conférencier. Depuis notamment 2001. Le maître d'œuvre de cette normalisation politique n'est autre que le DRS et sa méthode, la corruption par l'argent sale, expliquera-t-il. “Le drame de ce pays, c'est cet appareil du DRS qui est au cœur de toutes les décisions mais qui est exempt de rendre des comptes”, dénonce encore le conférencier. Si son ancêtre la SM avait régenté le système du parti unique dans le contexte que l'on sait, le DRS s'est, lui, adapté à la nouvelle situation, constate M. Lounaouci qui au passage dénonce la volonté du DRS de contrôler systématiquement la société. La preuve, pratiquement toutes les organisations politiques et civiles sont infiltrées, a-t-il ajouté. Au sujet des partielles, le responsable du parti de Saïd Sadi, tout en soulignant l'importance de leurs enjeux, soupçonne déjà la main du DRS qui, selon lui, fera tout pour laminer par tous les moyens, notamment la fraude électorale, les partis de l'opposition démocratique. Comprendre le RCD et le FFS. Conscient de la grosse adversité que doit affronter son parti, l'ex-ministre des Transports dit toute la détermination du rassemblement à faire barrage aux corrompus d'accaparer le pouvoir local. En outre, la participation du RCD aux élections partielles se veut, selon toujours Lounaouci, un moyen de réhabiliter l'action militante et politique que le pouvoir, et donc le DRS, a tenté depuis 2001 de discréditer aux yeux de l'opinion. L'objectif recherché par le pouvoir étant de réduire l'influence réelle des partis de l'opposition démocratique en Kabylie et, par ricochet, hypothéquer la perspective démocratique nationale. Le conférencier rappellera un fait d'histoire à ce propos : “Le pouvoir n'a-t-il pas tenté d'accabler les partis qui ont refusé d'entrer dans son giron allant même jusqu'à vouloir leur substituer des forces serviles réglées à l'horloge de la trahison et de la corruption pour montrer patte blanche devant le même pouvoir ?” s'interrogera M. Lounaouci. Celui-ci, se voulant optimiste et surtout serein, dira pour clore son intervention que la Kabylie, grâce aux traditions de lutte et aux repères politiques qui ont toujours été les siens, saura relever le défi à l'occasion de ces partielles en accordant ses suffrages aux forces de l'opposition démocratique. YAHIA ARKAT