L'effroyable violence de l'armée marocaine dans le démantèlement du camp Gdim Izik, à 12 km de la ville d'El Ayoun occupée, a provoqué l'indignation de la communauté internationale. -ONU : «Grand regret» Le porte-parole du secrétaire général de l'ONU, Martin Nesirky, a fait part des vifs regrets des Nations unies concernant l'attaque armée lancée lundi à l'aube par les forces d'occupation marocaines contre des civils sahraouis du «camp de la liberté». «Ce matin au Sahara occidental, les forces de sécurité marocaines ont engagé une opération pour fermer le camp établi par les manifestants sahraouis en dehors de la ville d'El Ayoun il y a un mois», a-t-il déclaré. «Et à notre plus grand regret, il y a un certain nombre de morts et de blessés. Le personnel des Nations unies au Sahara occidental tente de dresser une situation plus complète sur ces faits», a affirmé le responsable onusien.Le porte-parole de l'ONU a soutenu qu'il était «très regrettable» que cette escalade militaire des forces marocaines et les événements qui ont précédé cette réunion «affectent le climat dans lequel se tiennent ces négociations». -Union européenne : «Très préoccupée par l'ampleur de la violence» L'Union européenne a déploré la violence ces derniers jours dans le Sahara occidental et pris acte des préoccupations au sujet d'un conflit qui pourrait déstabiliser la région.«L'Union européenne déplore les incidents mortels d'hier», a déclaré Maja Kocijancic, porte-parole du haut représentant de l'UE, Catherine Ashton, dans un communiqué. «Nous sommes très préoccupés par l'ampleur de la violence», a ajouté le porte-parole, qui dit que l'UE invite le Maroc et le Front Polisario à travailler pour maintenir le calme et «éviter de nouvelles violences». L'Union européenne considère également que cette vague de violences «affaiblit» les tentatives du secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, et son envoyé spécial, Christopher Cross, pour «essayer de trouver une solution mutuellement acceptable», a ajouté le porte-parole.Il a également dit que l'on faisait la collecte d'informations sur les attaques contre des journalistes espagnols au Maroc et sur les obstacles des autorités marocaines à l'eurodéputé Willy Meyer et plusieurs parlementaires espagnols et élus régionaux de pénétrer dans le Sahara occidental, ces derniers jours. «Nous recueillons toutes les informations de notre délégation au Maroc et d'autres sources... Nous suivons la situation de près», a déclaré le porte-parole. -Espagne : «Pour l'intervention du Conseil de sécurité» La ministre des Affaires étrangères espagnole, Mme Trinidad Jimenez, a appelé, avant-hier, depuis La Paz (Bolivie), à «l'intervention du Conseil de sécurité» de l'ONU dans la crise provoquée par l'agression perpétrée par les forces armées marocaines contre le camp de Gdim Izik. «Il s'agit d'une question d'une étendue internationale que le gouvernement (espagnol) ne peut traiter bilatéralement avec Rabat et pour laquelle on doit convoquer le Conseil de sécurité», a souligné la diplomate espagnole dans une déclaration à la presse en Bolivie, où elle effectue une visite officielle, appelant les parties au «calme et au dialogue». Plusieurs partis politiques espagnols ont multiplié leurs appels au gouvernement Zapatero pour donner «des explications devant le Parlement et ne pas fermer les yeux sur les violations des droits de l'homme au Sahara occidental». -Italie : «Profonde préoccupation» Le ministre des Affaires étrangères italien, Franco Frattini, a exprimé, hier à Rome, la «profonde préoccupation» de son pays au sujet de la violence au Sahara occidental, après le démantèlement du camp de protestations sahraoui à Gdim Izik, près d'El Ayoun occupée. «Nous sommes extrêmement préoccupés par la mort et les blessures de plusieurs personnes», à la suite de l'assaut perpétré lundi matin contre plus de 26 000 citoyens sahraouis qui campaient à Gdim Izik, a déclaré M. Frattini dans un communiqué. Le chef de la diplomatie italienne a présenté ses condoléances aux familles des victimes, invitant également «les deux parties à poursuivre les négociations constructives en cours sous les auspices de l'ONU pour trouver une solution pacifique au conflit et maintenir le calme nécessaire et de retenue afin d'éviter des affrontements qui font plus de victimes civiles».